13/01/2019

Fêtes de fins d’années en Russie occidentale 🇷🇺

Cela commence à faire un bout de temps que nous n’avions pas publié d’article ici. Il faut dire que nos journées dans les villes de Russie européenne sont bien remplies et fatigantes. On doit aussi avouer que l’on est moins inspirés par les zones urbaines que par la nature. Et enfin, la visite des parents de Médy a ajouté encore un peu plus d’occupation pour ne pas prendre le temps d’écrire.


Nous voilà donc, dimanche 23 décembre, débarqués dans la grande capitale de la fédération de Russie, Москва (Moscou) ! Après quelques heures de démarches administratives et pour planifier les jours à venir, nous tentons une sortie dans les rues de la ville. Il fait chaud ... -10 degrés environ, on n’y est plus habitués. La neige piétinée est partiellement fondue. Cela forme une couche de soupe, rendant le sol encore plus glissant et pénétrant encore mieux dans les chaussures usées de Médy. La ville est majestueuse. On rencontre de belles fresques et sculptures de danseuses, un nombre incalculable de boutiques de luxe et des bâtiments dans le pur style soviétique. C’est également l’heure de découvrir la si renommée place rouge, bordant le Kremlin et aboutissant sur la cathédrale de Basile-Le-Bien-Heureux. Cette dernière est telle un gâteau coloré et sucré pour attirer les enfants. Les rues et la place sont bondées. Les haut-parleurs du marché de Noël jouent des musiques de saison. Il y a bien évidemment une patinoire mais aussi des pistes de luges en glace. Partout, des Staline, commerçants et musiciens traditionnels, Дед Мороз (Père Gel, l’équivalent du Père Noël) et sa petite fille Снегурочка (Snégourotchka) se promènent pour se faire prendre en photo avec les passants. Les pavés glissent mais les gens rient et sourient. Ici les fêtes de fin d’année démarrent à notre Noël classique du 25 décembre jusqu’au nouvel an orthodoxe le 14 janvier. En passant par le nouvel an classique et le Noël orthodoxe ! Deux fois plus de raisons de faire la fête ! Dans la galerie Gum, on se croirait dans la fabrique du Père Noël avec toutes les décorations féeriques. Tous les dix mètres on trouve un sapin décoré par l’une des enseignes du lieu. Comme nous nous y attendions, les prix dans la capitale sont bien supérieurs à ceux d’Иркутск (Irkoutsk).



Toujours un peu déboussolés par les plusieurs jours de train, le second jour dans Москва démarre doucement vers midi. La première étape est un restaurant géorgien situé dans une ancienne usine de chocolat. Le site industriel recouvrait auparavant toute l’extrémité de l’île Bolotny. C’est maintenant un complexe de galeries artistiques, boutiques modernes et lieux en l’honneur de la culture de rue. Son extrémité est marquée par un immense « mât » peint en noir. Cela doit être l’œuvre d’un artiste car ça ne ressemble pas vraiment à un véritable mât de bateau. Il est constitué d’une multitude de bateaux et autres sculptures. Il doit mesurer une cinquantaine de mètres. La cuisine géorgienne est réputée pour être la meilleure de la ville, nous ne sommes pas déçus. Après une courte promenade, la nuit commence déjà à tomber, il est 15h30. On visite l’imposante cathédrale du Christ-Saint-Sauveur qui ressemble par ses dimensions au Taj Mahal. Sur le chemin du retour à l’auberge, nous traversons un parc avec plein de jeux pour petits et grands. Il y a même des boites où glisser ses mains pour les réchauffer !



Mardi 25 décembre, jour de Noël, nous passons la journée au Kremlin. Les plusieurs églises / cathédrales sont somptueuses. Certaines sont en restauration. Toutes accueillent des tombes de personnalités importantes. Au bord de l’enceinte, la tombe du soldat inconnu fait l’objet du rituel de la relève des gardes. Les mouvements sont millimétrés et le surveillant veille à ce que rien ne dépasse. Un sac sur le parapet, un gamin qui s’accroche aux chaînes et c’est le coup de sifflet assuré ! Nous finissons la journée au palais des armures réunissant les plus beaux trésors de l’état russe. Les objets sont de provenances, périodes et styles variés. On sent tout de même bien un goût prononcé pour les dorures !



Mercredi, dernière journée de cette première série à Москва, on décide de visiter quelques stations de métro et le couvent Новодевичий (Novodevichiy). Une erreur d’aiguillage couplée d’une petite radinerie nous amène à traverser la cité olympique. Elle a servi récemment à accueillir la coupe du monde de football. Mais bon, ça n’a pas grand chose d’interessant depuis l’extérieur... ça participera à notre dizaine de kilomètres quotidienne ! La majeure partie du monastère est en travaux. On devine seulement la beauté du lieu en lisant ses faits historiques et en regardant au travers des échafaudages. Après la visite de la station de métro Киевская (Kievskaya) nous nous rendons au parc Победы (Pobedy). Comme beaucoup d’endroits, ce dernier est à la gloire des victoires soviétiques lors de la seconde guerre mondiale (appelée ici grande guerre patriotique et ayant pour dates 1941-1945). Nous assistons aux derniers préparatifs pour la fête du nouvel an. Des artisans s’affairent sur des sculptures de glace. Des ingénieurs du son (et de la lumière) font les derniers tests sur des arcades enguirlandées. On se dit qu’il faudra revenir quand ce sera terminé car ça a l’air grandiose.





Après ces quelques jours dans l’agitation de la ville, nous changeons d’environnement en se rendant à Сергиев Посад (Serguiev Possad). Il s’agit d’un monastère de l’anneau d’or. Le train nous y menant est flambant neuf et l’arrivée sur les lieux est remplie de chinois surexcités. Les bâtiments religieux sont d’une architecture impressionnante, c’est magnifique. Les cris, bâillements et autres bruits gâchent un peu la magie des lieux mais cela nous fait du bien de nous éloigner des immeubles moscovites.


Pour continuer dans l’anneau d’or, nous reprenons nos sacs à dos et allons à Суздал (Souzdal). Le midi, à la petite brasserie de la gare routière de Владимир (Vladimir), nous sommes fiers de pouvoir commander notre repas sans carte ni anglais. Nos bégaiement commencent à devenir compréhensibles il semblerait ! Ok, des gestes sont quand même nécessaires pour préciser que Médy souhaite un café au percolateur plutôt qu’instantané, mais quand même ! Le trajet en bus est serré mais on est déposés à quelques mètres de l’auberge (au lieu de la gare routière officiellement terminus qui se trouve à 2,5 km du centre-ville). Cela n’empêche pas à Médy de faire une très belle glissade avec les sacs sur le dos... Nous prenons possessions des clés de la chambre d’une jolie chambre d’hôte peu avant l’heure normalement autorisée. C’est l’occasion de signifier notre plaisir d’être en basse saison et ainsi avoir toujours les chambres disponibles bien avant les heures de check-in prévues. C’est un petit plaisir quotidien à ne pas négliger ! On pose ainsi les sacs dans la chambre et on va réserver un bain russe pour le lendemain. Après quoi, direction le monastère de Saint-Euthyme avant la tombée de la nuit où nous assistons à un petit concert de carillons. Le soir, au restaurant, nous assistons à un autre spectacle. Celui d’une dame, saoule, manquant de renverser le sapin en tombant de sa haute chaise de bar. Personne ne lui en tient rigueur et elle est suivie du regard inquiet de la serveuse en s’éloignant dans la pénombre.



La ville de Суздал possède elle aussi un Kremlin. Il s’agit en fait plus d’une fortification que d’un lieu bien précis uniquement localisé à Москва. Le Kremlin de Суздал a tout de même hébergé de hauts responsables rattachés à Kiev avant la fondation de la ville de Москва. Dans les rues du village, les traîneaux tirés par des chevaux glissent à toute allure sur la neige. Certains traversent même la rivière gelée que nous hésitions à fouler de nos pieds quelques heures auparavant. La promenade s’achèvent aux bains russes que nous avions réservé la veille. Là, le niveau est élevé d’un cran par rapport aux précédents bains. Nous avons à nouveau un petit chalet rien que pour nous mais la salle chaude est plus grande, la salle intermédiaire possède une barrique d’eau fraîche en plus de la douche, un excellent thé nous attend dans le salon et ... un trou a été creusé spécialement pour nous dans la glace de l’étang bordant le chalet ! L’expérience est magique ! Il nous faut faire plusieurs passages dans le sauna à 110 degrés pour bien réchauffer nos corps. Puis, après un passage de 20 minutes au chaud, on court prudemment jusqu’à l’escalier qu’il faut descendre sans glisser. Estelle doit casser la fine couche de glace qui s’est reformée et hop ... un aller retour sous l’eau ! Une fois les corps saisis, le retour au chaud doit aller vite car marcher dans la neige commence à piquer les pieds. Quel bonheur ! On peut dire qu’avec ça, on se sent vivant ! Le soir, nous mangeons dans un restaurant dédié aux concombres ! Toutes les décorations tournent autour de cette plante. Cela rend le lieux très particulier, c'est vraiment original.



Sur la route entre Суздал et Владимир, le taxi est obligé de s’arrêter. Ses essuie-glaces sont complètement gelés et ne nettoient plus grand chose. On comprend maintenant pourquoi il y a souvent des voitures arrêtées en bord de route avec les warnings. On dépose les sacs dans la chambre d’hôtel. À nouveau bien avant l’heure normalement autorisée. Nous visitons les bâtiments remarquables de la ville, mangeons un bon repas, prenons le bus dans la mauvaise direction et on file à Боголюбово (Bogolyoubovo) où se trouvent un monastère et une église au milieu des marais. Ces marais sont recouverts de neige ce qui rend l’ambiance assez mystérieuse. Ici aussi, des traîneaux tirés par des chevaux glissent sur la neige.



Trouver un endroit ouvert entre le 31 décembre et le 1er janvier n’a pas été facile. Nous avons finalement décidé d’atterrir à Нижний Новгород (Nijni-Novgorod). C’est une grande ville et on devrait pouvoir trouver des animations de rue. En arrivant à l’hôtel, après une interminable file d’attente, on découvre notre chambre. Le lit double ne mesure que 1,20 m et la réceptionniste nous assure que c’est ce que nous avons réservé... On ne fait pas de remous et on accepte notre sort... Après mûres réflexions, nous décidons d’acheter du « champagne » russe. Évidement, il s’agit plutôt d’un mousseux mais c’est le nom qui lui est donné ici. Et de plus, les russes ne boivent pas vraiment du champagne de France vu le prix (10 fois plus cher que le mousseux local de qualité acceptable). On se promène dans la ville en quête d’un endroit où revenir au moment de la fête du nouvel an. La place devant le Kremlin (encore un nouveau) est aménagée spécialement pour l’occasion avec des portiques de sécurité, des stands d’alimentation, un grand sapin et des espaces photos décorés. Il y a même des traîneaux tirés par des rennes pour les enfants ! Aucun stand ne vend de l’alcool et il est interdit d’en amener avec soit à l’intérieur. On est loin de l’image de la fête alcoolisée qu’on peut avoir de la Russie. Sur la scène, un groupe russe joue et danse des rythmes africains. Encore un grand écart avec ce qu’on peut imaginer d’une fête en Russie. Avec le lieu de célébration défini, il nous faut ensuite trouver un endroit où manger. Nous n’y croyons plus lorsqu’un resto à burgers nous tend les bras. Malgré les 35 minutes d’attente annoncées, on est servis en 5 minutes. Sûrement une erreur de traduction. Après avoir sifflé le champagne, nous revoilà sur la place de la fête. Nous assistons à un concert de musique dub accompagnée d’un didjeridoo suivi d’une drôle de représentation de pseudo Daft-Punk avec des sabres lasers pas très en rythme. Chaque interlude est comblé par deux animateurs bien réchauffés à coups de « давай давай ». La dernière artiste est une blonde platine chantant des musiques russes de Noël. Elle est enveloppée dans une fourrure blanche et a quasiment une larme à l'œil en chantant. C'en est presque émouvant. On rentre dans le sérieux lorsque une chaine de télévision nationale est allumée à 23h55. Toute l'assemblée écoute attentivement le discours du président Владимир Владимирович Путин (Vladimir Vladimirovitch Poutine). L'allocution dure exactement 4 minutes. Après quoi, le décompte commence. C'est le moment pour les superstitieux d'écrire leurs voeux sur un bout de papier, le bruler puis de manger les cendres dans un verre de vodka. Tout cela en minute, chronomètre en main ! Aux douze coups de minuit, les « с новым годом ! » (bonne année !) retentissent en même temps que l'hymne national. Tout le monde se souhaite une bonne année, tout le monde est heureux, l'ambiance est chouette. Après quelques minutes, le feu d'artifice éclate dans le ciel au-dessus de la Волга (Volga). De nombreux autres éclaterons toute la nuit un peu partout dans la ville jusqu'à 2 jours après (peut-être même plus tard encore, on n'y est plus pour vérifier...).


Après une bonne nuit de repos, nous profitons d'un bon buffet à volonté au restaurant de l'hôtel. L'heure limite a été décalée à midi exceptionnellement, parfait ! Certains n'ont pas l'air très frais. Quand un grand monsieur parle fort au téléphone et que la salle rigole, on l'imagine essayer de recoller les pots cassés de la veille avec sa moitié. Au mur, tapisserie imitation papier journal français du 19ème siècle semble complètement inventée tellement cela ne veut rien dire. La journée s'écoule rapidement. Nous avons à peine le temps de visiter le Kremlin et ses remparts que la nuit commence déjà à tomber. Ce n'est que le lendemain que les musées ré-ouvrent. On en profite donc pour découvrir le musée des beaux arts semble-t-il assez réputé. On y découvre quelques artistes et personnalités ayant marqué l'histoire du pays. Entre autres, Catherine II, dite Catherine la Grande. On entendra parler d'elle à plusieurs reprises à l'avenir, nous en parlons donc plus bas dans cet article. On enchaine la visite sur une exposition d'art contemporain prenant place dans un magnifique bâtiment de type industriel. Avant de récupérer nos sacs et filer à la gare, il est temps de manger un morceau. On choisit un café sur le chemin qui a l'air très bon. Pour preuve, nous occupons la dernière place libre et de nombreuses personnes se voient refuser l'entrée car salle complète. Dans les diverses expériences précédentes aux restaurants / cafés / bistros, nous avions du mal à récupérer un menu pour commander un dessert après les plats principaux. Cette fois-ci, nous commandons tout en même temps car nous n'avons pas énormément de temps. Etait-ce une erreur ou une simple coïncidence ? Nous ne le saurons jamais ... Toujours est-il que le dessert de Médy est arrivé 20 minutes après le plat d'Estelle et son plat 20 minutes encore après ! On englouti tout ça en deux temps trois mouvements et c'est la course vers l'hôtel où une immense file d'attente nous attend. Les talents de jeu d'épaule d'Estelle nous sauvent et on attrape notre train pile à l'heure !


Nous avons une journée à passer à Москва avant de reprendre le train pour Санкт Петербург vers minuit. Un musée présentant quelques impressionnistes nous plait bien. Malheureusement, la longue file d'attente nous refroidi un peu. Nous décidons donc de nous diriger vers le musée de la cosmonautique. Manque de bol, c'est encore pire ! La file d'attente serpente devant l'entrée et les courageux gigotent pour se réchauffer. Tant pis, on se promène dans l'immense parc voisin. C'est noir de monde mais au moins, on peut marcher pour ne pas congeler. C'est en fait un parc à thème construit sous l'ère soviétique et mettant à l'honneur les différentes républiques de l'URSS. Il y a même une patinoire géante avec des voies à sens unique (avec les panneaux de sens interdit comme sur la route) qui s'articulent autour d'une fusée et d'un avion en taille réelle ! On profite également des quelques heures restantes pour retourner voir les sculptures de glaces du parc Победы. En fin de journée, nous attendons notre train au café de la gare de Ленинград (Léningrad). L'endroit est quasi-uniquement peuplé de chinois qui dorment sur les tables ou se disputent d'un bout à l'autre de la salle. Le wagon que nous occupons est également majoritairement chinois. Le couple avec qui nous partageons un compartiment est tout calme et gentil. Cela confirme bien que l'on n'entend et remarque que les plus bruyants ... au détriment des plus doux et discrets. Avec quelques mots d'anglais pour eux et de chinois pour nous, nous comprenons que la dame est professeure à l'université Zhejiang Sci-Tech située à Hangzhou. Exactement là où Médy a passé un été en stage 8 ans auparavant !



Le matin, nous récupérons les clés de notre appartement pour 7 nuits. Il est situé en plein centre-ville tout en étant dans une rue assez calme. Ce sont les parents de Médy qui l’ont réservé. On les récupère d’ailleurs dès l’après-midi à l’aéroport. Sur les conseils de Médy, ils sont bien équipés pour le froid. Nous les mettons dans le bain directement en mangeant dans une cantine russe très typique. La jolie surprise, c’est que cela coûte moins cher qu’à Moscou. Et cela se vérifiera tout au long du séjour ! Le premier jour de notre périple à 4, nous le consacrons à l'hyper centre de la ville en arpentant les grandes rues, belles places et jardins enneigés de l’ancienne capitale. L'emblématique cathédrale Храм Спаса На Крови (Saint-Sauveur-Sur-Le-Sang-Versé) est un magnifique exemple d'architecture orthodoxe. Bien que de construction récente elle présente tous les traits des églises typiques. La Исаакиевский собор (cathédrale Saint Isaac) et ses colonnades nous offrent une belle vue sur la ville. C’est aussi l’occasion de manger dans notre premier Теремок (Teremok). Ils proposent une spécialité du coin : les crêpes / блины (blinis) avec de la nourriture salée à l’intérieur. Comme quoi, il n'y en a pas qu’en Bretagne ! Pas cher et très bon, on y retournera plusieurs fois !




Le deuxième jour, c’est la forteresse Pierre-et-Paul de l’île aux lièvres qui nous ravit. Sorte de Kremlin aux allures de fortification style Vauban. On s’y perd la journée entière tellement il y a de différents endroits proposés aux visiteurs. A midi précise, nous assistons au tir de canon (un vrai tout récent hein, pas ceux de l'Hermione !) tiré depuis la muraille et en direction de la ville. La prison est devenue un musée à la mémoire des résistants communistes d'abord et anti-communistes ensuite. La demeure du gouverneur retrace l’histoire de la ville. On découvre aussi le musée de l’espace et la belle cathédrale dont on voit le sommet de très loin. C'est là que de nombreux empereurs et impératrices de la dynastie des Romanov reposent. Dans l'une de ses pièces, nous avons le droit à une démonstration de chants orthodoxes. En retournant à l'appartement, nous passons à côté du croiseur Aurore.



Le lendemain, nous sortons de la capitale impériale pour le palais de Красное Село (Krasnoïe Selo). Le palais reconstruit en partie est joliment restauré. Il s'agit de l'un des palais d'été des Romanov. Le bâtiment abrite des salles magnifiques ainsi que de nombreuses œuvres et meubles précieux. Le salon d’ambre de bois est splendide. On entend d’ailleurs à nouveau parler de Catherine II. Cette tsarine était une femme pas comme les autres : elle s’est débarrassée de son mari lors d’un coup d’état, à l’aide de l’un de ses amants. Elle a fait rire les souverains de toute l'Europe en faisant dire aux ambassadeurs que le tsar était mort d’une hémorragie hemorroïdale. Trente ans de règne sur l'empire russe, ce n’est pas rien ! Après le repas, on se balade dans le parc enneigé. On est heureux d’être ensembles dans la nature :-)


Nous avions prévus de visiter l’Ermitage le mardi, à la moitié du séjour. Le musée est situé dans le palais d'hiver des tsars Romanov. Cette saison étant la plus longue dans la région, il s'agit de leur résidence principale. Ainsi, l'architecture et la décoration des innombrables salles a constamment été renouvelée avec le plus grand soin. Ce palais en lui-même mérite amplement de prendre un audio-guide pour en découvrir quelques secrets. C’est très agréable quand on a le temps de s’arrêter devant les œuvres qui nous touchent et d’en écouter la description pour mieux s’en imprégner. L'art exposé est de tout genre et de toutes provenances. Les sculptures côtoient les peintures et gravures. Certaines pièces ont été vues maintes fois dans les livres ou documentaires. C'est toujours émouvant de les voir en vrai. Nous avons terminé par la partie sur l’histoire de Sibérie. On y rencontre enfin la guerrière tatouée de l’Altaï. Nous en avions entendu parler plusieurs fois et ... nous nous sommes retrouvés assez démunis face à ce visage embaumé, cette peau tatouée exposée. Les explications qui l’accompagnaient n’étaient qu’en russe et l’audio-guide ne proposait rien de plus. On l’a simplement saluée, ainsi que les « deer stones » en pensant à nos compagnons de voyage mongols.



Il fût compliqué de trouver une place de libre dans un sauna. C'est finalement le mercredi à 11h que nous nous rendons dans un soit-disant бания (banya) de luxe auquel on accède par une petite porte, donnant sur un escalier de service ... Le бания est en fait immense et effectivement très luxueux. Le salon est appelé restaurant car on peut commander toute sorte de nourriture et boisson. La "salle de bain" contient 2 piscines à températures différentes dont une vitrée où l'on peut nager et 3 douches privées. Le sas du sauna a une douche et un seau d'eau froide. Le sauna en lui-même est également immense. En fait, c'est un espace pour 10 personnes que nous avons réservé pour 4 ... Cela résonne un peu mais on se régale au cours des 2 heures passées à suer et se prélasser. Après un petit repas dans un café, direction la rue parfaite. Cette avenue aux largeur et hauteur égales est mise en scène dans le film Les Poupées Russes (suite de l'Auberge Espagnole) en comparaison à la femme parfaite. La prise de photos est légèrement perturbée par les véhicules de déneigement. Nous terminons la journée par la visite de la cathédrale de Николо-Богоявленский Морской собор (Saint-Nicolas-Des-Marins) où une messe chantée est donnée à heures fixes.




Jeudi, dernier jour des parents de Médy en terre russe, nous sortons à nouveau de la ville. En route pour le palais d'été de Петергоф (Peterhof), on voit quelques pêcheurs qui percent la glace pour y glisser leurs lignes. On voit aussi un immense Leroy Merlin mais c'est moins intéressant ! Il s'agit là aussi d'un palais d'été pour les Romanov. L'intérieur du bâtiment est de nouveau somptueux. Les différents membres de la dynastie nous sont maintenant familiers. Nous nous promenons dans les jardins qui semblent majestueux en été quand les fontaines et cascades fonctionnent. Normal nous direz vous, c'est un palais d'été ! Il est quand même très agréable de longer la baie de Finlande, extrémité orientale de la mer Baltique. Tout est gelé à perte de vue, on ne s'aventure par trop loin sur la glace, histoire de ne pas finir en glaçons au fond de l'eau. Le séjour avec les parents de Médy a été une réelle coupure dans notre voyage. Nous avons changé de rythme et d'ambiance, ce fût très plaisant. La semaine a été bien chargée et la découverte de cette ville de Санкт Петербург nous donne envie de la re-découvrir à une autre période de l'année. Le style architectural extrêmement varié est une vraie source de plaisir. Mais nous ne nous arrêtons pas là ! Il nous reste encore 2 jours à passer ici avant de retourner à Москва et de nous envoler vers de nouveaux horizons.



Le samedi, première journée ensoleillée depuis bien longtemps, nous la passons dans les rues. D'abord sur l'île de Васйльевский (Vassilievski) face à l'Ermitage où nous mangeons dans une véranda au soleil. Ensuite, autour de la jonction Фонтанка / Мойка (Fontanka / Moïka) où nous apprécions divers ponts richement décorés. Nous finissons la journée au musée Fabergé où sont exposées des œuvres d'art issues des ateliers de la maison de joaillerie russe éponyme. On peut y découvrir également des services de réception dont les décorations font preuve d'une extrême précision. Evidemment, plusieurs œufs ayant fait la renommée de la maison sont exposés. Tous différents, ils présentent des surprises variées dont le point commun est la grande minutie du travail.



Aujourd’hui, dimanche 13 janvier 2019 (Alice a 31 ans !), nous sommes sur notre 31. Petites robe prêtée par Joëlle pour Estelle. Cheveux coupés et barbe rasée pour Médy. Chaussures neuves pour nous deux. Pour ses 30 ans, Estelle a reçu un très beau cadeau : une place pour voir Casse-Noisette au fameux théâtre Mariinsky. Après un petit déjeuner copieux (le spectacle commence à 12h), nous voilà au pied de cet édifice connu du monde entier. Les dames sont en belles tenues (sauf quelques unes en sweat, sexy quand même), les hommes portent le noeud papillon, les petits garçons ont la houppette disciplinée au gel, les petites filles des tresses compliquées et jupes volantes. Quand le premier acte commence, c’est la magie de Noël qui envahi le théâtre jusqu’au 2ème balcon, où nous nous trouvons. Les danseuses font vivre la rivière en fluidité et en énergie dans le deuxième acte, leurs costumes sont surprenants et délicats. C’est la grande fête haute en couleur pour le dernier acte. Masha (Anastasia Nuikina) est grandiose dans son rôle de petite fille qui se rêve princesse. Elle vole dans les bras de son Casse-Noisette et des valets ... Entre les actes, on peut se balader dans les escaliers et la salle de réception. Estelle n’est pas bien différente des petites filles aux étoiles dans les yeux qui posent devant les tutus.



Toutes ces émotions nous donnent envie de les partager avec vous. C’est dans le calme de notre auberge que nous finissons cet article. Nous ajoutons les photos à l'article en terminant la vodka / fraises surgelées / limonade. Pour nos derniers jours en Russie, nous avons un planning chargé : lundi soir, nous quittons Санкт Петербург pour rejoindre Москва. Nous aimerions voir le mausolée de Lénine (ouvert entre 10h et 13h, faut pas se louper) et ... Nous avons un concert de piano prévu au théâtre Болшой (Bolchoï) le soir des 31 ans de Médy. Le lendemain, nous nous envolons pour le sud. C’est à nouveau un pays qui a marqué l'Histoire par sa grandeur en des temps passés qui nous attend : la Grèce ! Orthodoxie et alphabet différent du notre, cela ne nous changera peut être pas vraiment de la Russie ;-)


À la prochaine !
See you soon !
до свидания (Dasvidanié) !
...
αντίο (Antio) ?