13/02/2019

Du cyrillique au grec, 2 semaines en terre hellĂ©nique đŸ‡ŹđŸ‡·

Le prĂ©cĂ©dent article Ă©tant rĂ©digĂ© depuis l’auberge de jeunesse au top de ĐĄĐ°ĐœĐșт ĐŸĐ”Ń‚Đ”Ń€Đ±ŃƒŃ€Đł (Saint-PĂ©tersbourg), il nous restait quelques heures Ă  passer en Russie avant d’entrer en GrĂšce (si vous en avez ras le bol de la Russie, vous pouvez sauter ce paragraphe !). Le retour Ă  ĐœĐŸŃĐșĐČĐ° (Moscou) en train se fait sans encombre. Sur le quai avant de partir nous discutons quelques instants avec un couple franco-russe. Elle, russe, a un sourire immense lorsque nous lui disons que nous avons passĂ© un mois et demi sur sa terre natale. Leur train part six minutes plus tard et arrive deux heures plus tĂŽt... De nouveau dans les rues de la capitale, une grande diffĂ©rence d’ambiance se fait sentir par rapport aux fois prĂ©cĂ©dentes. Nous sommes le 15 janvier et les vacances sont maintenant terminĂ©es (le 1er de l’an du calendrier orthodoxe correspond Ă  notre 14 janvier). Chalets et pistes de luges sont dĂ©montĂ©s, les rues paraissent bien vides. La place rouge semble dĂ©serte quand nous entrons dans le mausolĂ©e de Đ›Đ”ĐœĐžĐœ (LĂ©nine). Le moment est trĂšs particulier. Nous sommes ainsi face Ă  cet homme qui a marquĂ© l’histoire, embaumĂ© et reposant paisiblement. C’est particulier Ă©galement car nous ne sommes pas autorisĂ©s Ă  nous arrĂȘter plus de quelques secondes. Cela donne une impression de procession silencieuse dans cette boĂźte Ă  la lumiĂšre tamisĂ©e. Suite Ă  la tentative ratĂ©e de la derniĂšre fois, on renouvelle la prĂ©sentation Ă  l’entrĂ©e de la galerie des arts europĂ©ens des 19Ăšme et 20Ăšme siĂšcles. Il est trĂšs agrĂ©able de se promener entre les Ɠuvres de Monet, Degas, Van Gogh, Munch, Picasso, etc. Certains rappellent Ă  MĂ©dy ses visites amstellodamoises, d’autres des hĂ©sitations sur le choix des visites Ă  Oslo. Finalement, des sculptures nous font penser (!) Ă  une galerie de Glasgow. La journĂ©e se termine Ă  l’auditorium du thĂ©Ăątre Đ‘ĐŸĐ»ŃŒŃˆĐŸĐč (BolshoĂŻ). N’ayant pas pu avoir de reprĂ©sentation dans la grande salle, nous nous sommes rabattu sur du piano de compositeurs russes. À nouveau, tout le monde est bien habillĂ©. La soirĂ©e est en trois parties et les Ă©motions montent crescendo, le dernier volet est magnifique. Cela clos parfaitement l’épisode russe de notre voyage. Il nous faut encore un peu de temps pour digĂ©rer tout ce que nous avons aimĂ© dans cette Russie aux multiples facettes. Ce qui est dĂ©jĂ  certain, c’est que nous avons Ă©tĂ© subjuguĂ©s !

Le changement de culture est plutĂŽt brutal. On quitte un peuple doux et avenant pour une culture mĂ©diterranĂ©enne quelque peu ... sanguine ! Cela commence avec un enguirlandage par une hĂŽtesse de l’air pour une broutille. Et cela se reproduira quelques fois au cours du sĂ©jour. MalgrĂ© ce choc, nous rencontrons Ă©galement des personnes au sourire Ă©clatant de sincĂ©ritĂ© qui nous remontent le moral pour apprĂ©cier ce pays qui a beaucoup Ă  offrir.


Il nous faut Ă©galement rĂ©-apprendre des bases dans une nouvelle langue. L’alphabet latin est absent de notre quotidien depuis maintenant deux mois et demi. Et ce n’est pas en GrĂšce que nous le retrouvons. Nous devons donc nous familiariser avec ces lettres que l’on utilise rĂ©guliĂšrement en sciences et qui ont servi de base Ă  la crĂ©ation du cyrillique. En entendant cette langue, on trouve beaucoup de similitudes avec l’espagnol. Principalement car ni Estelle ni MĂ©dy ne parlons espagnol, et du fait des R roulĂ©s ou diffĂ©rents sossotages. Peut-ĂȘtre aussi du fait de leur tendance Ă  parler extrĂȘmement fort ! Une dame rencontrĂ©e en fin de sĂ©jour Ă©voque des sonoritĂ©s slaves. Nous ne l’avions pas remarquĂ© mais en y repensant c’est tout Ă  fait juste ... surtout quand ils ne crient pas ! Ce n’est qu’aprĂšs une bonne semaine que nous arrivons Ă  lire le grec. C’est bien utile car sur la route, la potentielle signalĂ©tique Ă©crite en latin se trouve gĂ©nĂ©ralement trĂšs proche du croisement. Avec la tendance des automobilistes Ă  rouler vite et trĂšs proches les uns des autres, il est prĂ©fĂ©rable d’avoir lu le panneau en grec se trouvant quelques mĂštres avant d’avoir Ă  tourner ! D’autant plus utile que les applications GPS ne sont pas vraiment Ă  jour en GrĂšce.


L’arrivĂ©e en GrĂšce a plusieurs significations pour notre voyage. C’est le synonyme de l’entrĂ©e dans l’Europe soit la possibilitĂ© de ranger prĂ©cieusement les fragiles passeports. C’est l’entrĂ©e dans la zone euro, cette devise qui nous rappelle franchement la maison. C’est aussi la diminution du dĂ©calage horaire Ă  une heure d’avance sur la France. Et finalement, c’est sensĂ© nous amener des tempĂ©ratures plus chaudes permettant de ranger gros manteaux, gants et autres Ă©quipements pour le froid. DĂšs le premier jour Ă  Î‘ÎžÎźÎœÎ± (AthĂšnes), le ciel est d’un bleu sans nuage. La tempĂ©rature est d’environ 15 degrĂ©s ce qui nous fait ĂŽter les pulls dĂšs la mi-journĂ©e. Bien sĂ»r, les grecs eux, sont en gros manteau avec un mercure Ă  ce niveau ! AprĂšs des baklavas dans notre super studio Airbnb, en route pour se dĂ©gourdir les jambes autour de l’acropole. La vue du soleil nous fait un effet qu’on n’avait pas prĂ©vu. Nous nous rĂ©galons Ă  dĂ©ambuler entre les oliviers, thĂ©Ăątres et temples antiques. Les palais de ĐĄĐ°ĐœĐșт ĐŸĐ”Ń‚Đ”Ń€Đ±ŃƒŃ€Đł (Saint-PĂ©tersbourg) et de ses environs nous avaient permis de bien assimiler ce qu’étaient des atlantes. Ces statues d’hommes forts portant le bĂątiment sur leurs Ă©paules. On dĂ©couvre, voisines du parthĂ©non, les caryatides qui sont leur pendant fĂ©minin. Autre similitude avec la Russie, l’emploi du sifflet pour rappeler Ă  l’ordre fumeurs, poseurs pour photos en positions inadaptĂ©es ou autre entrave au rĂšglement.


Nous traversons le quartier de ΠλΏÎșα (Plaka) aprĂšs avoir fait le tour de l’Olympion juste avant la fermeture. En raison de restrictions budgĂ©taires, le nombre d’employĂ©s de la fonction publique a Ă©tĂ© fortement rĂ©duit. Cela mĂšne ainsi tous les sites touristiques Ă  fermer entre 15h et 15h30 en basse saison, nous obligeant Ă  revoir notre façon d’organiser les journĂ©es. On visite ainsi le quartier aux ruelles Ă©troites en dĂ©couvrant les feuilletĂ©s locaux au fromage en guise de dĂ©jeuner. L’ambiance est plutĂŽt agrĂ©able et la vue sur l’Acropole Ă  chaque coin de rue est toujours aussi surprenante. AprĂšs le rythme des jours prĂ©cĂ©dents, l’avion et la journĂ©e ensoleillĂ©e, on rentre s’essayer Ă  une coutume locale : la sieste !


Vendredi 18 janvier, deuxiĂšme journĂ©e dans les rues dâ€™Î‘ÎžÎźÎœÎ±, nous continuons les visites de sites archĂ©ologiques. Toujours sous le soleil, nous arpentons les Agora (grecque puis romaine) entre colonnes, sculptures en marbre et oliviers. Au milieu des stĂšles du cimetiĂšre antique, MĂ©dy tente d’initier Estelle au sifflotement sans grand succĂšs. Les gravures funĂ©raires nous rappellent Ă©videmment celles vues en Mongolie. À la diffĂ©rence notable que celles-ci sont superbement bien conservĂ©es et encore plus vieilles. Mais qui sait, il suffirait peut-ĂȘtre d’équipes d’archĂ©ologues un peu moins accrocs Ă  la chaleur pour faire de belles dĂ©couvertes en Asie centrale... Nous terminons tranquillement l’aprĂšs-midi au musĂ©e moderne de l’Acropole. Le soleil couchant offre une lumiĂšre magnifique sur les sculptures et sur la colline rocheuse au pied de laquelle nous nous trouvons. Les frontons et frises sont bien mis en valeur. Nous pensons Ă©galement au bonheur d’ĂȘtre lĂ  sans grande foule pour profiter de ce bel endroit. AprĂšs un verre de vin Ă  la terrasse panoramique, il est temps de rentrer se reposer. Mais avant cela, goĂ»tons un souvlaki, spĂ©cialitĂ© grecque.



DĂšs le dĂ©but et jusqu’à la fin du sĂ©jour en GrĂšce, nous nous rĂ©galons de grillades. Que ce soit des brochettes comme les souvlakis ou de la viande Ă©mincĂ©e comme les gyros. AccompagnĂ©s de pita et tzatziki, nous adorons ! Les mezzes que l’on goĂ»te sont trĂšs bon mais pas vraiment diffĂ©rents de ce que l’on peut trouver en France. SĂ»rement plus goĂ»teux et Ă©laborĂ©s, mais ce n’est pas transcendant. On apprĂ©cie les yaourts dont la texture effraie un peu moins Estelle qu’en France. Avec du miel, qu’est-ce que c’est bon ! Tellement le miel d’ici est fameux, on ne touche pas une seule fois au pot importĂ© de Russie... Il faut dire que l’on croise des milliers de ruches partout dans les campagnes. Cela nous fait penser Ă  l’oncle de MĂ©dy, Jean-Paul. On retrouvera le produit de ses abeilles Ă  notre retour et il n’a pas Ă  rougir face Ă  la concurrence mĂ©diterranĂ©enne ! Le miel est ici dĂ©clinĂ© dans de nombreux mets. Il y a bien sĂ»r les baklavas, mais aussi des feuilletĂ©s Ă  diverses garnitures et d’excellents gĂąteaux aux oranges. Rien Ă  voir Ă  ce que l’on peut trouver en France. Le goĂ»t est trĂšs dĂ©licat, cela change du cĂŽtĂ© amer que l’on a gĂ©nĂ©ralement chez nous.



Le samedi matin, il est temps de rĂ©cupĂ©rer notre petite voiture de location pour faire route vers le sud. Notre idĂ©e est de visiter le Î Î”Î»ÎżÏ€ÏŒÎœÎœÎ·ÏƒÎż (PĂ©loponnĂšse). Nous serons obligĂ©s de revenir pour visiter d’autres lieux comme les Ăźles de la mer ÉgĂ©e ou ΜΔτέωρα (MĂ©tĂ©ores). AprĂšs une sortie de la ville sportive entre scooters et doubles voir triples files, nous atteignons le canal de ÎšÎżÏÎŻÎœÎžÎżÏ… (Corinthe). CommencĂ© pendant la pĂ©riode antique, il a Ă©tĂ© terminĂ© Ă  la fin du 19Ăšme siĂšcle. La canyon ainsi creusĂ© est diffĂ©rent de ceux rencontrĂ©s aux USA mais la verticalitĂ© de ses paroies sont impressionnantes ! En continuant vers ΝαύπλÎčÎż (Nauplie), on fait un passage par un petit amphithĂ©Ăątre antique. Nous nous retrouvons au milieu des orangers et oliviers. Certains de ces arbres ont des troncs immenses, ils doivent avoir quelques siĂšcles derriĂšre eux. Tout au long de notre passage en GrĂšce, nous sommes impressionnĂ©s par ces arbres tortueux cultivĂ©s Ă  perte de vue. Jusqu’à ĂȘtre rĂ©partis en terrasse lorsque le relief le nĂ©cessite. Le lendemain Ă  l’ouverture (et aprĂšs un succulent petit dĂ©jeuner Ă  la pension oĂč nous sĂ©journons), nous sommes dans le thĂ©Ăątre d’Epidaure. Le guide du routard indique qu’il ne faut surtout pas se laisser dĂ©courager par la file d’attente de plusieurs centaines de mĂštres. Nous ne comprenons vraiment pas cette remarque en arrivant aux caisses... On se retrouve donc seuls dans cet amphithĂ©Ăątre vieux de plusieurs milliers d’annĂ©es. L’acoustique y est remarquable et ses gradins sont extrĂȘmement bien conservĂ©s. MĂ©dy fait une dĂ©monstration de sifflotage puis Estelle est stoppĂ©e en pleine chansonnette par le coup de sifflet de la gardienne. Le reste du site prĂ©sente diverses ruines dont celles d’un bĂątiment qui pourrait ĂȘtre le premier hospice au monde !





En descendant dans le sud de la pĂ©ninsule, nous nous arrĂȘtons dans une chapelle logĂ©e dans une grotte. Cette derniĂšre se trouve dans une doline (cavitĂ© circulaire due Ă  l’érosion du calcaire, que les gĂ©ologues nous corrigent si il y a confusion !) oĂč paissent quelques moutons. Les constructions sont modestes et donnent un aspect authentique au lieu. À nouveau, nous sommes seuls et c’est loin de nous dĂ©plaire. Nous arrivons vers 13h au port d’ΕρΌÎčόΜη (Ermioni) et embarquons pour l’üle de ΎΎρα (Hydra). Au cours de l’aprĂšs midi passĂ©e Ă  crapahuter sur ce gros rocher, le ciel se noircit trĂšs dangereusement. Depuis le monastĂšre se trouvant proche de l’un des sommets, on prend la mesure de l’orage qui nous arrive dessus. La dĂ©cision est prise de redescendre au plus tĂŽt pour se mettre Ă  l’abris dans un cafĂ© jusqu’à l’heure d’embarquer Ă  nouveau. La pluie et la grĂȘle sont plus rapides que nous et le parapluie ne protĂšge pas grand chose. Estelle a un impermĂ©able qui ne l’est plus vraiment et la doudoune de MĂ©dy n’est clairement pas rĂ©sistante Ă  l’eau ! Enfin arrivĂ©s trempĂ©s au village, la pluie qui s’était un peu calmĂ©e repart de plus belle. Nous nous retrouvons coincĂ©s sous une marquise sans pouvoir traverser la rue. En l’espace de quelques secondes cette derniĂšre s’est transformĂ©e en torrent puissant. Le courant ne se calme pas et il est temps d’aller sur les quais pour attendre le bateau. Pour ajouter un peu de piment, nous attendons de quitter la tempĂ©tueuse Ăźle de ΎΎρα pendant une heure de plus que l’horaire prĂ©vu. Nous ne sommes pas les seuls Ă  patienter, cela nous rassure un peu ...



Il est prĂ©vu du beau temps pour la journĂ©e de lundi. Dans un premier temps, nous grimpons le presque millier de marches qui montent au chĂąteau. De lĂ  nous pouvons admirer l’eau bleue de la mer oĂč se baignent quelques courageux (ou des russes). On comprend bien l’emplacement stratĂ©gique de la fortification. Depuis les diffĂ©rents bastions, on a en visu toute la baie, une partie de la plaine ainsi qu’une portion de la route que nous empruntons le soir mĂȘme. Suite Ă  cette visite, nous nous rendons Ă  ΜυÎșÎźÎœÎ”Ï‚ (MycĂšnes). Lieu central de la civilisation mycĂ©nienne qui a prĂ©cĂ©dĂ© la GrĂšce classique dĂšs le 18Ăšme siĂšcle avant J.-C. Les tombeaux royaux creusĂ©s et maçonnĂ©s sont immenses. Les pierres utilisĂ©es pour le construction sont parfois en excellent Ă©tat et de tailles plus que vĂ©nĂ©rables. Les vestiges de la ville rĂ©vĂšlent une organisation trĂšs Ă©laborĂ©e dont un approvisionnement en eau souterrain pour rĂ©sister aux siĂšges potentiels. La porte principale de la ville est dĂ©corĂ©e de deux lions finement taillĂ©s. Le musĂ©e qui termine la visite prĂ©sente une sĂ©rie de sculptures et objets courants. Les plus vieux objets remontent au nĂ©olithique, soit avant les mycĂ©niens. Cette journĂ©e ensoleillĂ©e contraste franchement avec la veille. Lorsque le soir tombe, nous sommes dans les montagnes du nord du ÎœÎŹÎœÎ· (Magne) pour aller poser nos valises Ă  ÎŁÏ€ÎŹÏÏ„Î· (Spartes). 



La route serpente dans la montagne. Au pied d’une paroi rocheuse, nous apercevons une construction blanche qui semble agrippĂ©e Ă  la falaise. Il s’agit en fait du monastĂšre ΕλώΜης (Elonas) que l’on ne fait qu’entrevoir depuis la grille close au fond d’une micro-route. En arrivant Ă  proximitĂ© du col, il y a de plus en plus de sacs plastiques au sol. Au bout des quelques minutes, on se rend compte qu’il s’agit en fait de petits tas de neige ! Une fois dans le village le plus haut, la route est entiĂšrement recouverte de neige... Et dire qu’en Russie, on a choisi la GrĂšce pour se rapprocher de la maison en optant pour un climat plus doux... L’adorable rĂ©ceptionniste de l’hĂŽtel s’en excuse dans un français parfait. La prĂ©sence de neige dans les environs de sa ville semble lui ĂŽter les mots de la bouche. Il est prĂ©vu que la pluie se remette Ă  tomber dĂšs le mardi en fin de matinĂ©e. On dĂ©cide donc de se lever tĂŽt pour prendre le petit dĂ©jeuner sur l’une des terrasses de ΜωΜΔΌÎČασÎčÎŹ (Monemvassia). Construit par les francs au 13Ăšme siĂšcle, la forteresse a des airs de Mont-Saint-Michel. On est d’ailleurs parfaitement placĂ© sur la ligne imaginaire de l’épĂ©e de l’archange Saint-Michel reliant plusieurs lieux saint au travers de toute l’Europe et jusqu’à JĂ©rusalem. Le village se loge sur les flancs d’un rocher, surplombant la mer. L’unitĂ© esthĂ©tique de l’architecture est parfaite. Toutes les maisons sont construite avec de belles pierres nues ou enduites Ă  la chaux. Aucune voiture n’y circule et les matĂ©riaux utiles aux travaux sont amenĂ©s par des chevaux. Le dĂ©dale de ruelles est trĂšs plaisant Ă  arpenter. On profite encore un peu du soleil avant que des nuages menaçants n’apparaissent. Il nous reste quelques mĂštres Ă  parcourir lorsque les premiĂšres gouttes se mettent Ă  tomber... Nous passons le reste de la journĂ©e Ă  dĂ©couvrir la rĂ©gion du ÎœÎŹÎœÎ·. On se croirait en Écosse ou en Irlande. Les pierres grises ont Ă©tĂ© utilisĂ©es pour monter des sĂ©parations entre les prĂšs ou les maisons. Peu d’élĂ©ments laissent penser que le tourisme est dĂ©veloppĂ© ici. Cela donne ainsi un aspect authentique et presque rude. Le relief est montagneux, les vagues s’éclatent sur les rochers Ă  plusieurs centaines de mĂštres en contrebas de la route. Par endroits, au dessus de la mer, des trous dans les nuages laissent passer de fins rayons de soleil pour ajouter au caractĂšre mystique du paysage. En fin d’aprĂšs-midi, pour se reposer aprĂšs une route difficile, nous prenons un goĂ»ter dans un cafĂ© de ΑρΔόπόλη (AreĂłpoli). Plusieurs personnes sont en plein dĂ©bat en italien. Cela rappelle Ă  MĂ©dy la portĂ©e de la voix de nombreux italiens de son travail et nous prĂ©pare Ă  ce que nous rencontrerons bientĂŽt en Italie !



À quelques kilomĂštres de ÎŁÏ€ÎŹÏÏ„η, se trouve ÎœÏ…ÏƒÏ„ÏÎŹÏ‚ (Mystras). Initialement, une forteresse a Ă©tĂ© construite par les francs suite Ă  l’invasion de l’empire byzantin par les croisĂ©s. Cette premiĂšre forteresse est posĂ©e au sommet d’un pic rocheux avec une magnifique vue sur la plaine. Il faut attendre les quelques Ă©claircies pour y voir quelque chose. En contrebas, des constructions byzantines se sont ajoutĂ©es et la prĂ©sence ottomane a ensuite laissĂ© des marques. Cette derniĂšre occupation est dĂ©crite comme trĂšs permissive quant au culte des habitant du Î Î”Î»ÎżÏ€ÏŒÎœÎœÎ·ÏƒÎż. Les diffĂ©rents lieux de culte encore debout regorgent de dĂ©corations datant du 13Ăšme au 15Ăšme siĂšcle, que ce soient des fresques, des bas reliefs ou autres sculptures. Aux pieds de la forteresse, nous sommes abordĂ©s par un amĂ©ricain suivi de deux grecs. Il est lĂ  pour rapprocher de JĂ©sus les Ăąmes Ă©garĂ©es. C’est assez spĂ©cial de croiser ce monsieur dans les environs d’une citĂ© crĂ©Ă©e suite Ă  une croisade qui a vu des chrĂ©tiens attaquer d’autres chrĂ©tiens. En fin de journĂ©e, nous subissons une colĂšre divine. Un Ă©norme orage Ă©clate lorsque nous finissons la route. On ne sait plus si c’est la nuit ou seulement le nuage qui obscurcit le ciel. Nous ne profitons pas vraiment de la vue sur la mer demandĂ©e lors de la rĂ©servation. Le vent est si fort et la pluie si violente qu’il serait bien inconscient d’essayer d’ouvrir la baie vitrĂ©e.


La journĂ©e suivante oĂč nous rejoignons la ville de Î‘ÏÏ‡Î±ÎŻÎ± ÎŸÎ»Ï…ÎŒÏ€ÎŻÎ± (ancienne Olympie) est l’occasion de dĂ©couvrir la montagne au cƓur du Î Î”Î»ÎżÏ€ÏŒÎœÎœÎ·ÏƒÎż. Entre les averses lĂ©gĂšres, de magnifiques arc-en-ciel s’étendent de bout en bout dans les vallĂ©es que nous dominons. Au point culminant de la route, nous faisons halte pour visiter le temple d’Apollon. Il est en trĂšs bon Ă©tat et demeure trĂšs imposant malgrĂ© la tente qui l’abrite. On l’imagine facilement imposer le respect des grecs antiques avec ses dimensions et sa position au sommet de la montagne. Nous avons deux nuits Ă  ÎŸÎ»Ï…ÎŒÏ€ÎŻÎ± dans l’idee d’avoir une journĂ©e entiĂšre pour visiter le site archĂ©ologique et les musĂ©es associĂ©s. La pluie qui s’abat ce jour lĂ  nous pousse Ă  visiter le musĂ©e en premier pour ne pas avoir Ă  le faire une fois trempĂ©s. Nous retrouvons donc des Ă©lĂ©ments dont on commence Ă  reconnaĂźtre les pĂ©riodes : statuettes nĂ©olithiques, cĂ©ramiques gĂ©omĂ©triques, sculptures classiques, etc. S’y trouve Ă©galement une impressionnante statue de victoire, cet espĂšce d’ange fĂ©minin ailĂ© dans une position qui reprĂ©sente le mouvement vers l’avant. Il y a Ă©galement une statue d’HermĂšs portant l’enfant Dionysos en marbre poli dans un excellent Ă©tat. Les grandes dimensions des frontons du temple de Zeus laissent imaginer la taille de la bĂątisse que nous verrons sur le site (sous la pluie donc ...). Sont aussi exposĂ©s quelques moules en terre servant Ă  former les morceaux en verre de la toge d’une statue. C’est comme cela que l’on se rend compte du niveau d’ornement que les statues pouvaient avoir Ă  l’époque. Elles Ă©taient bien loin de leur aspect actuel en marbre blanc nu. Elles Ă©taient peintes, avaient des incrustations de bronze, cuir ou autre et donc Ă©galement des dĂ©corations en verre. La partie Ă  ciel ouvert est recouverte d’eau et la pluie n’a pas cessĂ©... Les temples, le gymnase, le stade et les diffĂ©rentes administrations n’en sont pas moins impressionnants. Le site n’est pas Ă©normĂ©ment Ă©tendu mais les bĂątiments en eux-mĂȘmes sont vraiment imposants. La principale cause de destruction de la citĂ© a Ă©tĂ© un tremblement de terre. Puis quelques pillages ont fini le travail. Vu la taille des colonnes du temple de Zeus couchĂ©es au sol, on veut bien croire que seul un sĂ©isme est capable de dĂ©truire une bĂątisse si immense. Avant de rentrer Ă  l’appartement pour sĂ©cher un peu, on fait un tour par le musĂ©e des jeux olympiques antiques. Les diffĂ©rents sports pratiquĂ©s et leur date d’apparition sont expliquĂ©s.




Avant de quitter le Î Î”Î»ÎżÏ€ÏŒÎœÎœÎ·ÏƒÎż, nous passons par le chĂąteau de Î§Î»Î”ÎŒÎżÏÏ„ÏƒÎč (ChlĂ©moutsi) Ă©galement construit lors de la prĂ©sence franque. Non loin de lĂ , on fait une petite Ă©tape au bord d’une lagune boisĂ©e de pins d’Alep. Une multitude d’oiseaux se reposent lĂ  et l’ambiance est quelque peu perturbĂ©e par les travaux du village voisin. Nous arrivons dans l’aprĂšs-midi Ă  ΝαύπαÎșÏ„ÎżÏ‚ (Neupacte). Le village est situĂ© sur le golfe de ÎšÎżÏÎŻÎœÎžÎżÏ…. Son petit port protĂ©gĂ© par les fortifications est mignon comme tout. MalgrĂ© la taille plutĂŽt modeste du bourg, le nombre de bars et restaurants est assez important. Vu le charme de la ville, on le comprend facilement. C’est depuis le parvis de la forteresse qu’on profite le mieux du paysages. Bien que les bougainvilliers en fleur cerclant le petit balcon de notre chambre fournissent une belle concurrence ! Pour changer des plats grecs (et surtout par ce qu’on cherche une table Ă  20:30, quelle idĂ©e...), nous finissons la journĂ©e dans une crĂȘperie peuplĂ©e d’adolescents en prĂ© soirĂ©e.



Le site archĂ©ologique suivant est la ville de Î”Î”Î»Ï†ÎżÎŻ (Delphes). C’est aussi le dernier de la liste pour la GrĂšce. Non des moindres, on y trouve de magnifiques vestiges de temples et bĂątisses offertes par les diffĂ©rentes citĂ©s. Ici, le temple majeur est celui d’Apollon. Mais l’intĂ©rĂȘt principal du site est son emplacement. En hauteur, il domine une magnifique vallĂ©e boisĂ©e d’oliviers. Et plus loin, la mer bleue... Le stade creusĂ© Ă  flanc de falaise qu’il ne faut surtout pas manquer est malheureusement fermĂ© au public. Qu’à cela ne tienne, il fait beau, nous dĂ©gottons un petit sentier qui devrait surplomber le site archĂ©ologique. GagnĂ© ! Nous nous retrouvons juste au-dessus du stade avec une vue plongeante sur ce dernier. On ne regrette vraiment pas d’avoir remis au lendemain la visite du musĂ©e archĂ©ologique. Du belvĂ©dĂšre, la vue Ă  prĂšs de 360 degrĂ©s est magnifique. Le vent souffle tout de mĂȘme et de gros nuages noirs sont en chemin pour nous rendre visite. De lĂ -haut, on aperçoit un canal qui serpente dans la montagne. On l’avait croisĂ© en voiture quelques heures auparavant lorsque nous montions. Son emplacement et sa taille nous intriguent. Qui l’a construit, quand et pour quelle utilisation ? Il nous faut creuser la question et peut y jeter un Ɠil de plus prĂšs. Encore quelque chose Ă  ajouter au programme du lendemain ! Le soir, on comprend rapidement que c’est jour de match de foot quand tous les restaurants sont vides jusqu’à 22h. La clientĂšle des quelques cafĂ©s ouverts est rivĂ©e aux Ă©crans ! On se dĂ©cide finalement pour une pizzeria mĂȘme si dans quelques jours nous serons en Italie...



Lundi 28 janvier, programme chargĂ©. Nous dĂ©butons la journĂ©e par un excellent petit dĂ©jeuner Ă  l’hĂŽtel aprĂšs s’ĂȘtre fait rĂ©veiller par les premiers rayons de soleil de la vallĂ©e. PremiĂšre Ă©tape de la journĂ©e, le musĂ©e archĂ©ologique. Plusieurs statues et bas reliefs sont en trĂšs bon Ă©tat. On peut Ă©voquer un beau taureau en bronze avec parties en or (dont les cornes et les testicules). La derniĂšre salle expose un conducteur de char en bronze dans un Ă©tat exceptionnel. À la sortie du musĂ©e nous contournons la montagne ΠαρΜασσός (Parnasse). Cette derniĂšre fut le lieu de culte de Dionysos et a inspirĂ© le nom d’une butte puis d’un quartier de Paris (coucou klarimode). Nous faisons ensuite route pour le monastĂšre dâ€™ÎŸÏƒÎŻÎżÏ… Î›ÎżÏ…ÎșÎŹ (Hosios Loukas). De pur type byzantin, il renferme de magnifiques mosaĂŻques et quelques sculptures remarquables. Un Ă©norme arbre trĂŽne au milieu de la terrasse. Son ombre doit ĂȘtre bien agrĂ©able en Ă©tĂ© quand le soleil tape fort. Pendant la majoritĂ© de notre visite nous sommes les seuls touristes dans l’enceinte. On profite donc Ă  fond de la sĂ©rĂ©nitĂ© du lieu avant de retourner Ă  Î”Î”Î»Ï†ÎżÎŻ par la route cĂŽtiĂšre. Les lacets de cette derniĂšre surplombent le golfe de ÎšÎżÏÎŻÎœÎžÎżÏ…. Cela n’empĂȘche pas les locaux de rouler Ă  fond en doublant dans les virages. En fin d’aprĂšs-midi, nous descendons ainsi le sentier qui mĂšne Ă  la mer pour aller voir le canal de plus prĂšs. Il fait quelques gouttes qui cessent rapidement, rien qui ne nous retienne sĂ©rieusement. La promenade est en majeure partie dans les oliveraies en Ă©tages. Comme dans une multitude de lieux que nous avons traversĂ©, nous observons une grande quantitĂ© de ruches d’abeilles. Vu tous les plats Ă  base de miel et celui qu’ils mangent simplement en tartine ou dans du yaourt, il faut bien loger les butineuses ! Quelle surprise, l’eau du canal s’écoule dans le sens opposĂ© que nous imaginions ! À quelques centaines de mĂštres de l’endroit oĂč le sentier arrive, un tunnel permet Ă  l’eau de continuer sous la montagne. Pourtant, dans cette direction, la montagne s’élĂšve de plus en plus haut. Il s’agit en fait d’un grand aqueduc qui relie un rĂ©servoir Ă  la rĂ©gion dâ€™Î‘ÎžÎźÎœÎ±. Il parcourt plusieurs centaines de kilomĂštres et traverse de nombreux tunnels. Sa construction date des annĂ©es 70. En dĂ©couvrant tout cela, on n’est pas déçus d’ĂȘtre descendus jusqu’ici.




Dernier test de conduite anarchique, la traversĂ©e dâ€™Î‘ÎžÎźÎœÎ± pour aller rendre la voiture de location. Nous sommes heureux de rendre le bolide sans aucune Ă©gratignure malgrĂ© la multitude de dangers affrontĂ©s. Les scooters, arrĂȘts en triples files, autobus qui dĂ©bordent et taxis qui dĂ©boulent de partout n’auront pas eu raison ni de nous ni des rĂ©troviseurs ! Nous profitons de la derniĂšre journĂ©e et demie dans la capitale grecque pour apprĂ©cier encore un peu les ruelles aux pieds de l’acropole. On en profite aussi pour visiter deux musĂ©es ayant de belles expositions ainsi que le stade olympique. Ce dernier a Ă©tĂ© reconstruit en 1898 lĂ  oĂč se trouvait celui de l’antiquitĂ©. Ses gradins sont en marbre et sa forme est fidĂšle Ă  l’originale. La construction est belle et l’exposition de flambeaux et affiches bien sympa. Dans les musĂ©es, encore et toujours des statues de monsieurs (ou dieux, mais c’est presque pareil) tout nus ! L’un des soirs, dans un restaurant du quartier de ΠλΏÎșα, nous discutons avec un couple de lyonnais. Ils sont adorables et nous Ă©changeons mĂȘme la fin des pichets de vin pour goĂ»ter blanc et rosĂ© ! Il nous reste quelques oranges Ă  terminer sur les 10 kilos achetĂ©s en dĂ©but de parcours. Elles sont tellement bonnes qu’il serait vraiment dommage de les jeter. On dĂ©cide donc d’acheter un presse-agrumes pour en tirer le jus. Ă‡a prendra moins de place et ce sera moins lourd Ă  porter. On en obtiens tout juste un litre, la gourde est remplie !



Nous on aime bien les plannings rigoureux (!) alors comme lorsque nous quittions l’AmĂ©rique du Nord le 31 octobre, nous quittons la GrĂšce le 31 janvier. Le bateau nous attend Ă  Î ÎŹÏ„ÏÎ± (Patras) pour atterrir Ă  Bari en Italie le 1 fĂ©vrier. Dans le bus pour se rendre au port, la lumiĂšre est spectaculaire entre les nombreuses averses. Nous longeons alors le golfe de ÎšÎżÏÎŻÎœÎžÎżÏ… par la rive sud opposĂ©e Ă  la route que nous avions pris auparavant. Au guichet pour Ă©changer le billet Ă©lectronique contre le ticket d’entrĂ©e sur le bateau, la dame est particuliĂšrement indĂ©licate. On gardera une image trĂšs contrastĂ© de ce pays. Les habitants peuvent ĂȘtre souriants et trĂšs gentils comme dĂ©sagrĂ©able au possible. Est-ce la crise qui en a rendu certains amers ? Est-ce l’euro ? Est-ce le fait qu’on ne parle pas leur langue ? Est-ce une mentalitĂ© naturellement fiĂšre et orgueilleuse peu tolĂ©rante vis Ă  vis des touristes ? Ou est-ce simplement qu’on a des tĂȘtes qui ne leur reviennent pas ? Si vous avez visitĂ© ce beau pays avant les annĂ©es 2000, nous serions vraiment intĂ©ressĂ©s par votre avis sur la question ! La mĂ©tĂ©o humide aura bien modĂ©rĂ© l’image d’une GrĂšce oĂč l’on brule au soleil. DĂ©couvrir les sites archĂ©ologiques fut malgrĂ© tout une certaine source d’émotion en imaginant le raffinement d’un peuple qui a Ă©tĂ© capable d’élaborer tant de choses.


Dans le bateau, nous ressortons les duvets et tapis de sol. Personne ne vient nous embĂȘter, on se rĂ©veille donc avec la cĂŽte italienne Ă  l’horizon. Le ciel est dĂ©gagĂ©, on espĂšre que ce changement de pays est le moment oĂč la mĂ©tĂ©o devient plus clĂ©mente !

4 commentaires:

les thev's en voyages a dit


ComplÚtement différent du haut de la carte superbe trÚs bon itinéraire pour revenir à la maison ;-)

Dinos a dit


ah oui bien différent ,pas de rando vers grands espaces sauvages? ou moins sensibles ? Contente d'avoir repris la lecture de votre escapade, tellement branchée sur le feuilleton que ça me manquait! Eh bien... plus d'urbanisme, esprits grincheux et giboulées, vous avez testé vos compétences à retrouver la métropole ;), bonne préparation pour rentrer :)...ça approche!

Élice a dit


C'est beau aussi la GrĂšce dites-donc ! La mĂ©tĂ©o mitigĂ©e vous a tout de mĂȘme offert de magnifiques lumiĂšres on dirait ! Bon choix pour se rĂ©aclimater en douceur Ă  votre retour en France. J'espĂšre qu'on aura droit Ă  un article italien avant votre retour ;) Profitez Ă  fond de la fin du voyage les copains !! (par contre, vous avez Ă©crit 28 fĂ©vrier au lieu de 28 janvier... c'est pour voir si on suit ?)

MĂ©dy a dit


Je pense que l’on doit manquer de repos ! En tout cas merci Alice de suivre avec autant d’attention :)

Nous avons laissĂ© les grands espaces sauvages en SibĂ©rie... L’approche de l’Europe nous Ă©loigne un peu des grandes Ă©tendues. On avoue en ĂȘtre un peu nostalgiques !