15/11/2018

Deux semaines en terre du milieu 🇨🇳

En quelques heures d’avions, changement de paradigme ! Nous quittons la première puissance mondiale aux gros bras pour rencontrer sa rivale aux milliards de petits bras. Au passage, nous survolons des zones glaciales terres de volcans encore fumants. Par la même occasion, avec le jeu des fuseaux horaires, nous perdons une journée de notre vie ! Soit le 31 octobre où nous nous sommes levés vers 5h soit le 1er novembre où nous sommes couchés vers minuit après une 15aine d’heures de vols et correspondance...


Nous ne sommes pas sur un pied d’égalité pour cette visite en Chine. Médy y a passé deux mois au cours de l’été 2010 et a donc quelques images en tête. Estelle n’y a jamais mis les pieds mais a quelques représentations issues des récits de son entourage. Le vendredi 2 novembre, nous préférons nous promener tranquillement en évitant les lieux trop touristiques. Les rues sont particulièrement calmes, on sent que l’automne est là. L’air est légèrement frais et on aperçoit quelques trous de ciel bleu au travers des nuages. Les klaxons sont rares et le traffic plutôt calme avec une majorité de scooters électriques. Nous déambulons calmement dans les Hutongs en refusant de temps en temps les propositions de transporteurs à vélo.


Premier essai de l’alimentation chinoise à un comptoir de la rue piétonne. Une soupe de nouilles aux légumes pour Estelle 🍲 et un saint-pierre aux herbes pour Médy. Notre voisin de table nous fait un sourire et approuve nos choix. C’est très fort mais très bon également ! On adoucit tout ça avec des churros au coulis de chocolat. Nous terminons la journée avec l’escalade de la colline surplombant la cité interdite. Un aperçu de l’immense complexe impérial que nous visiterons le lendemain. La nuit tombe rapidement, autour de 18h. Ça tombe bien, on a encore besoin de se reposer.



Nous rejoignons la cité interdite par l’entrée principale au sud. Heureusement que nous avons pris nos passeports, le contrôle de sécurité au niveau de la place Tienanmen scane toutes les pièces d’identité. Nous en avons aussi besoin pour acheter les billets pour la cité interdite. Pour aller de la place à l’entrée de la cité, la foule nous porte. Sur le pont nous passons entre les militaires à lunettes noires. On sent qu’ils ne rigolent pas ! Une fois entrés, comme tout est immense, on peut facilement se séparer de la foule. On la retrouve au moment du repas dans une grande cantine. Le menu nous plait beaucoup quand même : le riz accompagné de champignons ou poulet est très bon. Après quelques allers/retours à l’est puis à l’ouest, on se retrouve coincés à l’heure de la fermeture. Les chinois qui ferment les grandes portes sont sec pour faire faire demi-tour à la bande de jeune devant nous. On comprend qu’on ne pourra pas sortir par là... Tant pis, on marche un peu plus pour prendre le metro en direction du parc du temple du ciel. L’ambiance y est paisible. Les arbres aux couleurs d’automne sont bien alignés, même si quelques indisciplinés ont été conservés. Estelle convainc Médy de partir en direction d’un restaurant de nouilles sautés conseillé par le guide. On ne le trouve pas (comme Médy se doutait) mais on tombe sur un quartier très sympa. Pas de vendeurs ambulants, mais plein de boutiques proposant des fringues, de la nouriture, des brochettes de fruits sous gelée brillante,... on se décide pour une sorte de kebab : viande à l’oignon et à la coriandre et pain au sésame. C’est encore un délice.




Le dimanche, nous choisissons de visiter un quartier entièrement dédié à l’art moderne chinois. C’est un ancien site industriel qui a été transformé en galeries d’art, boutiques design et fresques ou sculptures démesurées. L’ambiance est paisible mis à part la course de voitures de sport dans le labyrinthe de cuves et machines bizarres. On y croise principalement la jeunesse pékinoise avec de fortes influences occidentales. On y croise aussi un policier 👮‍♂️ discutant avec deux dinosaures 🦖 et des vaches patriotes. Avant de rentrer, nous faisons un détour par la cité olympique avec son fameux stade en forme de nid d’oiseau.







Le lundi, il est temps d’aller faire un tour sur cette muraille de Chine entre Gubeikou et Simatai. Estelle est déçue d’apprendre que le fait qu’on la voit depuis la lune est une intox mais l’excitation est quand même là ! Nous arrivons à notre auberge en milieu de journée après quelques déambulations dans le village pour en trouver l’entrée. Cela nous laisse le temps de poser nos affaire et d’aller se promener un peu avant le coucher de soleil. L’auberge est superbement décorée avec un hôte parlant parfaitement anglais d’une manière très douce. Les douches sont chauffées, les cuvettes des toilettes aussi. Dans le salon/salle à manger il y a une fontaine d’eau filtrée, une belle bibliothèque, des sièges en cuir ultra confortables et la nourriture servie est excellente. On a y d’ailleurs abandonné le livre Dulmaa « prêté » par Rachel pour en faire profiter les prochains visiteurs francophones.



Malgré le court passage de la veille sur la muraille, la visite principale est pour le mardi. Près de 20 km de marche sur des tronçons dans des état de restauration variables. On doit même en contourner une partie se trouvant dans une zone militaire. L’un des deux soldats nous adresse la parole pour le plus grand stress d’Estelle. Celui-ci veut simplement pratiquer son anglais et s’avère très gentil. Il termine par un « have a safe travel » parfaitement adapté ! Les paysages sur la muraille sont superbes. Celle-ci longe la crête à perte de vue. Sa construction a été ordonnée pour protéger l’empire des invasions mongoles par le nord. Nous croisons peu de monde. C’est certain, on est bien en basse saison ! La seule perturbation pourrait être le doux son des messages de sécurité sur les haut-parleurs des zones restaurées le plus récemment. Le soir, nous dînons entre trois américains. Le premier en stage pour une entreprise française à Singapour et les deux autres biologistes/chimistes en visite après une conférence océanographique à Beijing.



Nous nous dirigeons vers la capitale en milieu de journée le mercredi car le soir, nous partons pour Xi’an en train couchette. Dans le train, nous partageons le compartiment avec deux jeunes gens. Le premier est manager commercial pour des équipements sportifs. Il a à cœur de pratiquer son anglais et c’est très agréable d’échanger avec lui. La seconde est une dame très discrète que l’on n’entendra pas dire un mot du voyage. Après ces 14h de train, une journée et demie de repos sont obligatoires pour cause de problème digestif de Médy.


C’est donc seulement le vendredi soir que nous reprenons les visites avec les imposantes tours de la cloche et du tambour. Comme il fait nuit, les illuminations sont impressionnantes. On retourne à l’auberge en traversant le quartier musulman et les rues piétonnes débordant de vie et d’animation. Les odeurs de nourriture chinoise ne retournent pas le ventre de Médy, c’est bon signe ! Le lendemain, il est temps de visiter l’armée des soldats en terre cuite de l’empereur Qin. Cette armée a été enterrée là environ 200 ans avant notre ère et devait protéger l’empereur dans l’au-delà. Elle est constituée de plusieurs milliers de fantassins, archers ou chars tractés par des chevaux taille réelle. Tous en terre cuite peinte et équipés d’armes. Les fosses sont immenses et la foule nous laisse quand même des espaces pour profiter du spectacle. On se rend ainsi compte que chaque soldat a un visage et une coiffure différents. Leur posture, leur corpulence est également propre à chacun. C’est troublant de réalisme !



Nous passons le reste de la journée à nous promener en ville. Le quartier musulman est toujours aussi animé. La grande mosquée de Xi’an est intéressante par son style complètement chinois. Des gravures en arabes sont quand même visibles par endroit. L’endroit est paisible, c’est agréable. On traverse ensuite le « souk » pour se diriger finalement vers la grande pagode de l’oie sauvage. Cette pagode en briques/pierres a été construite plus de 1000 ans auparavant et est entourée de parcs. À la tombée de la nuit, tout est éclairé. Ce n’est pas super cool pour la pollution lumineuse mais c’est très joli et poétique !



Dimanche, retour à Beijing, notre auberge nous attend. Pour ce trajet, nous choisissons le train express qui ne met que 6h pour parcourir les milliers de kilomètres. Le TGV est moderne avec ses écrans qui affichent la vitesse instantanée. Le maximum atteint est de 308 km/h !

Il nous reste deux jours à passer à Beijing avant de prendre le transmongolien. Pour commencer, réveil aux aurores pour faire l’ouverture du zoo et kiffer les pandas tout seuls. C’est réussi, nous sommes en tête à tête avec les nounours. Fidèles à eux mêmes, ils manient le bambou avec une dextérité gourmande. Nous quittons la zone quand le premier groupe d’américains débarque en braillant. On se promène encore quelques heures parmi les animaux avant de retourner à l’hôtel se reposer. Le soir, nous allons au marché de nuit de Donghuamen. On y déguste quelques roulés, brochettes et bouchées avant de retourner se coucher.



À la veille de notre départ vers la Mongolie, quelques courses s’imposent : lait hydratant, madeleines, pistaches et pipas pour grignoter lors de nos 30 heures de train, 3L d’eau, livres en français trouvés dans la librairie de l’institut français de Beijing. L’après-midi, nous déambulons dans les parcs de la white pagoda et du Zhongshan. On ne rentre pas trop tard pour finir nos sacs. Étant passés plusieurs fois devant un restaurant où faire ses grillades soi même, on décide d’y passer notre dernière soirée. On copie un peu nos voisins pour gérer la cuisson et les mélanges. C’est délicieux !



Conclusions chinoises par Médy. C’est une Chine beaucoup plus posée que j’ai trouvé 8 ans après ma première venue. C’est peut-être uniquement justifié par la période différente de visite. Les personnes sont moins bruyantes. Il est toujours possible d’en entendre un répondre au téléphone en faisant participer l’ensemble du train. Mais c’est beaucoup plus rare et à un niveau de décibels bien plus faible. Les coups de klaxon sont encore bien présents mais en quantité tout de même plus faible. Un plus grand nombre de personnes semblent réellement patientes. C’est également visible dans les files d’attentes où seulement quelques petites vieilles essayent encore de gruger. La plupart des gens semblent utiliser les poubelles présentes partout. Ils font même des détours pour jeter leur plastique ou se baissent pour ramasser les coquilles de pistaches ! Je ne suis par contre pas vraiment sûr qu’ils fassent complètement attention à quelle poubelle ils destinent leurs déchets. Recyclables ou non, de toute façon, si ça se trouve, les deux se retrouvent probablement dans les mêmes centre de traitement des déchets. C’est Estelle qui a repéré la première de grandes étendues vert fluo depuis l’avion (elle m’a piqué mon hublot aussi !). Ce sont en fait de grands filets qui permettent de contenir la poussière. On en a vu vraiment partout par la suite et c’est une initiative plutôt pas mal à mon goût.


Conclusions chinoises par Estelle. Je me suis inquiétée pour rien : oui il y avait beaucoup de monde mais je me suis sentie très à l’aise, que ce soit à Beijing, à Goubeikou ou à Xi’an ! Même si beaucoup de monde nous regarde, il y a un peu de curiosité mais aussi beaucoup de bienveillance dans les sourires croisés. Nous avons sûrement été dans les endroits les plus touristiques du pays, ça explique peut être que beaucoup de choses soient écrites en anglais. Mais plusieurs personnes nous ont parlé anglais, simplement par gentillesse. Il y a même un petit garçon qui m’a demandé que je le prenne en photo avec Médy dans un anglais parfait ! J’avais aussi très peur de la nouriture, mais à part la mauvaise expérience d’une « crêpe-omelette cheese-durian » (j’avais juste vu « crêpe au fromage ») tout était très bon ! J’ai même retrouvé des saveurs de Guyane (ça fait toujours plaisir).


2 commentaires:

Unknown a dit…

Wouhaaa tout est impressionnant, ça donne limite envie d'y aller ce que je n'avais jamais pensé avant ;)
Cet article me rappel les recits de Pauline en rentrant de son voyage ;)

Plein de bisous à tous les d3ux 😘❤

jean mi ev a dit…

on vous suit toujours avec grand intérêt. C’est passionnant. Bises à vous deux. On vous retrouve en Mongolie.