23/12/2018

Irkoutsk -> Moscou - Transsibérien 3/3 🚂

Nous sommes le mercredi 19 décembre, il est 16h39, le train démarre. Ce dernier bout de chemin est le plus long de tous pour nous. D’une seule traite, nous devons relier Иркутск (Irkoutsk) et Москва (Moscou). C’est ainsi que pour 88 heures et 32 minutes, nous emménageons dans le compartiment koupé (4 couchettes) du train numéro 69. Au total, nous passons 12h à l’arrêt dans les différentes gares où nous faisons escale. La distance à parcourir est d’environ 5200 kilomètres. La vitesse moyenne, lorsqu’on roule, est donc d’environ 68 km/h.


La provinidsa (cheffe du wagon) parle quelques mots d’anglais, elle est très souriante, c’est sympa. Son service est un aller-retour entier entre Чита (Tchita) et Москва. Soit 8 jours d’affilée. La nuit vient de tomber quand le train démarre. Une dame de la cinquantaine est déjà installée dans le compartiment. On échange difficilement mais elle est très simple. Par exemple, lorsqu’elle souhaite se changer, et demande à Médy de sortir quelques instants. Ce dernier dit « да да » mais ne bouge pas ... La dame rigole nerveusement puis répète sa requête. Jusqu’à ce qu’Estelle comprène et ne vire Médy. Elle se rend à Красноярск (Krasnoïarsk) pour se faire opérer des yeux. Elle est toute bien habillée. Mis à part cette dame, nous avons peu de compagnons de wagon. Deux hommes nous rejoignent le deuxième soir vers Новосибирск (Novossibirsk). Le premier nous quittera le matin suivant et le second le soir suivant. Aucun des deux ne nous adressera la parole du trajet ...



Le wagon restaurant devient notre deuxième maison dans ce train. On y prend nos habitudes et on y croise souvent les mêmes personnes alcoolisées. Le plus notable est ce monsieur qui veut absolument nous parler en russe. Il rigole bien à chaque fois qu’on lui dit qu’on ne comprend rien. Les serveuses sont un peu agacées mais finissent par lui offrir des verres à lui et ses copains. Ils n’ont pas l’air bien méchant ! À chaque fois que nous traversons le train en chaussons pour rejoindre le resto, les paliers sont gelés. Non chauffés et exposés au vent, la neige s’y accumule et le sol est glissant. Une odeur de métal froid s’y respire... comme si on était dans un congélateur..



Au premier matin, le temps est couvert. La neige tombe dehors. À moins que ce ne soit celle qui s’envole sur notre passage. Le soleil ne monte pas bien haut dans le ciel et la forêt reste sombre. Il y a peu de relief et les forêts sont principalement faites de bouleaux et conifères. Le ciel ne se découvre qu’en fin de journée, quand le soleil se rapproche de l'horizon. C’est à dire vers 14h ... La visibilité dépasse enfin les 50 mètres et surprise, il y a des arbres, lacs, plaines à perte de vue. Le soleil se couche bientôt et le train vire au sud pour nous permettre de l’apprécier pleinement. Oui notre cabine est sur la gauche du train, donc la plupart du temps faisant face au sud. Le deuxième jour est plus dégagé. On profite du lever de soleil sur des étendues de neige immaculée. Les arbres ne sont plus les mêmes. Bien sûr, les sapins et bouleaux sont toujours là. Mais de nouvelles essences se sont ajoutées. Les forêts sont plus variées en allant vers l’ouest et en quittant peu à peu la Sibérie. Le troisième jours est dégagé également. On arrive à apercevoir les cheminées qui fument à plusieurs centaines de mètres. Chaque jour, nous reculons deux fois d’une heure. La première en début de matinée et la seconde en fin de matinée.





Plus nous avançons, plus la température est clémente. Si bien qu’on peut presque s’aventurer dehors sans double couche ! Mais dans les gares les plus orientales du périple, pas question de se découvrir. Ce n’est pourtant pas la température glaciale qui gêne les fumeurs : ils sortent généralement pieds nus dans les claquettes. Certains sont même en short pour enchaîner les cigarettes. Pour nous, à chaque arrêt d’au moins un quart d’heure, c’est le rituel de l’enfilage des couches. Le wagon étant autour des 23 degrés, il faut s’équiper pour le choc de température ! Malgré la difficulté à s’extirper de la chaleur, cela fait du bien de sortir se dégourdir les jambes. On peut ainsi observer les provinidsa ou agents de maintenance casser la glace accumulée sur les bogies. Dans certaines gares, les arrêts vont jusqu’à 1h30. On se rend compte que c’est généralement l’occasion de changer la locomotive. Nous n’avons pas réussi à savoir pour quelle raison exactement ... Pour nous, cette pause la plus longue est l’occasion de découvrir la ville de Екатеринбург (Ekaterinbourg). On fait donc un petit tour en métro et une promenade dans le centre-ville. C’est finalement assez court pour découvrir une ville ! Heureusement qu’on a prévu plusieurs jours à Москва et Санкт-Петербург (Saint-Petersbourg) !





2 commentaires:

les thev's en voyages a dit…

J ai loupé des épisodes. ... slow trip cette fois bisous

Estelle a dit…

C’est que ça occupe d’être grand-mère ! :)