02/12/2018

DeuxiĂšme semaine en Mongolie đŸ‡Č🇳

Comme prĂ©sentĂ© auparavant, nous avons fait appel Ă  deux agences locales pour dĂ©couvrir la Mongolie. La seconde, Tsolmon travel, avait fait preuve de plus de souplesse quand nous demandions d’ajouter des jours de temps en temps pour profiter pleinement. C’est donc cette derniĂšre que nous avons retenu pour nous emmener sur la durĂ©e la plus longue. Et nous n’avons pas Ă©tĂ© déçus !


Entre les deux sĂ©jours organisĂ©s, on passe une petite journĂ©e dans la capitale. Nous visitons ainsi un temple entourĂ© de buildings et le musĂ©e des dinosaures. Le premier nous permet de se rendre compte du taux d’humiditĂ© de l’air Ă  20%. Le second prĂ©sente des fossiles dĂ©couverts en Mongolie. C’est le pays prĂ©sentant la plus grande quantitĂ© de fossiles au monde aprĂšs les USA ! La piĂšce maĂźtresse est un Tyrannosaure-Bataar cousin du Rex amĂ©ricain. Nous gardons le musĂ©e du puzzle et de l’intelligence pour le dernier passage Ă  UB.


Nous sommes rĂ©cupĂ©rĂ©s au petit matin par une nouvelle Ă©quipe. Cette fois-ci, pas de train et de 4x4 japonais. Nous circulerons dans un van russe flambant neuf. L’intĂ©rieur est rustique et trĂšs confortable. Les bouchons de la capitale nous permettent de faire de plus amples connaissances avec la guide ĐžŃ‚ĐłĐŸĐŸ (Otgoo) et le chauffeur Đ„ŃƒŃ€Đ»Đ”Đ” (Hourtlee). AprĂšs la traversĂ©e de pleines et montagnes, c’est Сараа (Sarah) qui nous accueille dans la yourte familiale. En Ă©tĂ©, elle gĂšre le restaurant du camp de yourtes, avec tables et chaises Ă  l’occidentale. Nous sommes les deux seuls touristes dans le coin, alors nous mangerons chez elle. MĂȘme s’ils ne sont plus nomades, elle et son mari vivent de la mĂȘme maniĂšre. Les moutons et les chĂšvres sont dĂ©placĂ©s de pĂąture en pĂąture tous les jours. La cuisine se fait dans le foyer de la yourte dont la combustion est maintenue avec du bois, du charbon et des crottes sĂšches. Quand nous entrons timidement dans la demeure, Сараа termine la prĂ©paration des buzz. On est tout de suite dĂ©chargĂ©s de nos manteaux sur l’un des deux lits puis installĂ©s sur de petits tabourets. Notre place est Ă  gauche en entrant dans la yourte, lĂ  oĂč sont assis les invitĂ©s. Hormis le poĂȘle et la table Ă  manger, tous les Ă©lĂ©ment se trouvent en pĂ©riphĂ©rie. Dans le sens des aiguilles d’une montre Ă  partir de la porte d’entrĂ©e, on trouve : la pochette suspendue avec les affaires de toilette, un meuble de rangement, un lit en mĂ©tal, des batteries de voitures branchĂ©es Ă  des panneaux solaires alimentant une tĂ©lĂ©vision et d’autres appareils Ă©lectroniques, des photos de famille et un hĂŽtel garnis de quelques offrandes, le second lit, un meuble vaisselier puis finalement la poubelle proche de la porte. Le “milk-tea” nous est servi en mĂȘme temps que la proposition de bonbons. On n’est pas encore Ă  l’aise mais les sourires sont bienveillants. Notre guide traduit et accompagne d’explications les gestes rituels. Pendant que nous mangeons la soupe, ce sont les buzz qui cuisent Ă  l’étouffĂ©e. Ces sortes de ravioles doivent ĂȘtre dĂ©gustĂ©es dans un ordre bien prĂ©cis. L’objectif Ă©tant de ne pas se brĂ»ler. D’abord, les attraper par le haut, croquer le bas pour faire une petite ouverture, souffler dans le trou, avaler le jus puis gober le tout. La garniture est faite de viande de mouton mĂ©langĂ©e Ă  quelques lĂ©gumes. C’est super bon ! Nos hĂŽtes attendent que nous ayons fini pour se mettre Ă  table Ă  leur tour.



Comme nous avons deux nuits Ă  cet endroit, nous passons le reste de l’aprĂšs-midi Ă  nous promener dans la montagne environnante. La vue sur les dunes de sable voisines est splendide. Il semble que des cerfs soient dans la rĂ©gion mais nous ne les rencontrons pas. Tant pis, il faut redescendre avant que la nuit ne tombe. Il est aussi temps de se familiariser avec le poĂȘle qui chauffera la yourte durant notre prĂ©sence. Les nuits sont fraĂźches et le feu de bois sera bien nĂ©cessaire. Plusieurs couvertures sont Ă©galement Ă  notre disposition. Estelle utilisera aussi son duvet pour assurer sa sĂ©curitĂ© ! Entre la yourte de Сараа et la notre, il y a 5 minutes de marche en comptant le contournement du troupeau et l’observation de la lune qui sera pleine le lendemain. Le vent se lĂšve le soir dĂ©couvrant ainsi les millions d’étoiles. Aucune ville et pollution lumineuse Ă  des kilomĂštres Ă  la ronde, le ciel est splendide. Le tsuivan servi le soir est Ă  nouveau un rĂ©gal. On est Ă  la veille du long week-end pour la fĂȘte de l’indĂ©pendance. De nouvelles tĂȘtes entrent et sortent de la yourte. Ils discutent, rigolent, mangent et nous observent, l’ambiance est Ă  la bonne humeur. La guide et le chauffeur rigolent de leurs histoires survenues avec des groupes de touristes. De notre cĂŽtĂ©, on parle des aventures vĂ©cues par un voyageur de l’extrĂȘme rencontrĂ© lors du petit-dĂ©jeuner Ă  la pension le matin mĂȘme. Nous les laissons pour aller nous coucher. On est rapidement rejoints par le mari de Сараа qui relance le feu de notre yourte. On ne parle pas un mot de mongol et lui ne parle pas un mot d’anglais. On arrive tout de mĂȘme Ă  comprendre qu’il se moque de nous par ce que nous avons retirĂ©s nos chaussures bien avant de se coucher. Il nous montre aussi qu’on devrait ouvrir nos sacs Ă  dos et enfiler quelques couches supplĂ©mentaire ! Il dĂ©voile sa technique pour allumer le feu avec une Ă©corce de bouleau coincĂ©e entre deux bĂ»ches.




Le vendredi matin, il est temps de crapahuter dans la montagne pour atteindre le monastĂšre voisin. Comme beaucoup de lieux de cultes, il a subit plusieurs dĂ©molitions et reconstructions. Le lieu est simple, c’est superbe. ĐžŃ‚ĐłĐŸĐŸ en profite pour nous prĂ©senter quelques aspects du bouddhisme et de la mĂ©ditation. C’est trĂšs agrĂ©able de discuter avec elle. En chemin, on observe les rapaces qui nous surveillent. On en aperçoit mĂȘme certains depuis leur nid. Il semble que le plus rare soit le lamageier. Il a des tĂąches claires sous les ailes et serait originaire d’autres rĂ©gions du pays, plus excentrĂ©es. Nous arrivons finalement Ă  repĂ©rer les cerfs du coin. Sur les quatre, deux ont des bois immenses. Il ne leur faut pas longtemps pour aller se planquer de l’autre cĂŽtĂ© de la crĂȘte. Pendant le repas du midi, on sent l’agitation du week-end festif monter. Les pains du Nadaam qui nous sont servis sont des galettes garnies de viande frites en plusieurs fois. MalgrĂ© notre gourmandise, la quantitĂ© prĂ©parĂ©e est bien supĂ©rieure Ă  nos capacitĂ©s. Évidement, il va y avoir la fĂȘte ce week-end !




L’aprĂšs-midi, nous allons enfin voir ces dunes de sable de plus prĂšs. C’est assez spĂ©cial de se retrouver dans ce que l’on a l’habitude traverser pour aller Ă  la plage. LĂ , pas de mer Ă  l’horizon ! Le visage de Đ„ŃƒŃ€Đ»Đ”Đ” est Ă  mourir de rire lorsqu’on lui demande s’il sait nager ! Il dĂ©gaine une priĂšre et lĂšve les yeux au ciel 🙏 Par endroits, le sable est gelĂ©. Cela ne se voit pas au premier coup d’Ɠil mais il est en fait dur comme de la pierre. On se promĂšne dans ces dunes en pistant les traces d’animaux. Tout le temps passĂ© avec ĐžŃ‚ĐłĐŸĐŸ, on discute de pleins de choses sur la culture mongole. On fait des comparaisons avec nos propres repĂšres ou ce que l’on a rencontrĂ© en voyageant. Comme le matin, les discussions sont ouvertes et trĂšs agrĂ©ables. En revenant vers le van, on aperçoit quelques chameaux qui se promĂšnent dans leur Ă©lĂ©ment. Sur le retour, un beau rapace nous suit du regard depuis le poste d’observation initialement prĂ©vu pour apprĂ©cier la faune d’un plan d’eau. La haute saison Ă©tant passĂ©e, le monde s’inverse. Les touriste sont maintenant bien plus rares que les animaux sauvages et ces derniers peuvent reprendre leurs aises.



Comme nous pouvions le prĂ©voir, le soir est animĂ© sur le campement. De nombreux amis et membres de la famille sont arrivĂ©s pour le week-end. Certains sont d’ailleurs dĂ©jĂ  complĂ©ment soĂ»ls. Cela reste quand mĂȘme une ambiance gaie. Estelle est tout de mĂȘme inquiĂšte par les regards tres curieux de certains hommes. Le repas est de nouveau trĂšs bon mais il nous est impossible de nous remĂ©morer ce que nous avons mangĂ©... Ce repas a Ă©tĂ© l’occasion de dĂ©couvrir quelques rituels traditionnels mongols. Par exemple, comment prĂ©senter et recevoir une fiole contenant du tabac Ă  priser. Ces fioles faites de pierres prĂ©cieuses sont Ă©changĂ©es en guise de formule de politesse, telle une poignĂ©e de mains. En rentrant tranquillement se coucher, on est rattrapĂ©s par un homme qui crie en courant entre les buissons. Nous avions oubliĂ© le Thermos d’eau chaude nouvellement rempli. Et c’est le monsieur qui fixait Estelle qui nous le ramĂšne. Il est en simple pull et doit vraiment avoir froid !


AprĂšs un bon petit dĂ©jeuner on dit adieu aux amis et Ă  la famille de Сараа. On prend la direction de Đ„Đ°Ń€Ń…ĐŸŃ€ĐžĐœ (Karakorum) par la piste derriĂšre la montagne sacrĂ©e. On traverse notre deuxiĂšme guĂ© gelĂ©. Les chevaux croisĂ©s ont l’air sauvages, mĂȘme si on sait qu’une famille doit veiller sur eux ! Sur la grande plaine avant de rejoindre la route asphaltĂ©e, on fait la course avec un troupeau de gazelles. Notre chauffeur accĂ©lĂšre pour les faire galoper le plus vite possible. Le van est si rapide que les gazelles bifurquent Ă  angle droit pour nous semer. ArrivĂ©s sur la route c’est un renard-lynx qui nous fixe depuis le bas-cĂŽtĂ©. A l’arriĂšre, on est complĂštement Ă©merveillĂ©s :)


Đ„Đ°Ń€Ń…ĐŸŃ€ĐžĐœ semble, comme on l’avait lu, une ville un peu abandonnĂ©e Ă  cĂŽtĂ© de l’enceinte des temples et de la pleine oĂč se situait la splendide capitale du XIIIĂšme siĂšcle. Notre guide semble heureuse de nous accompagner dans le premier temple/yourte puis dans le temple principal, trĂšs animĂ©. C’est l’heure du repas, les moines discutent et chantent avant de manger, des hommes se saluent, des touristes mongols parlent fort. On a le droit de goĂ»ter au lait de jument fermentĂ©. C’est trĂšs chaud et fort en goĂ»t, presque piquant.



Nous montons en voiture puis Ă  pieds la montagne de la ville, qui nous offre une superbe vue sur la riviĂšre gelĂ©e. Le midi et le soir nous mangeons dans le mĂȘme restaurant. On pense que c’est le seul endroit ouvert en hivers. Le soir, deux salles privĂ©es accueillent des chanteurs de karaokĂ©. Les musiques amĂ©ricaines et corĂ©ennes s’enchaĂźnent pour le plaisir des danseurs alcoolisĂ©s dans la salle principale. Le contraste ville / campagne est fort. Je crois que nous prĂ©fĂ©rons tous les 4 la chaleur de la yourte aux strass de la ville.


Nous reprenons la direction d’UB pour nous arrĂȘter au parc national Đ„ŃƒŃŃ‚Đ°Đč. La yourte qui nous hĂ©bergera 2 nuits y est trĂšs chaude et confortable. En fin d’aprĂšs-midi, nous partons Ă  la recherche des chevaux de Przewalski. Le parc a en fait Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour ce cheval bien particulier. Cette espĂšce Ă  part entiĂšre n’existait plus Ă  l’état sauvage Ă  la fin du XXĂšme siĂšcle. Sa rĂ©introduction en habitat naturel a Ă©tĂ© un succĂšs il y a maintenant plusieurs gĂ©nĂ©rations. Physiquement, il ressemble Ă  un mĂ©lange de cheval et de zĂšbre. Le poil est beige foncĂ© sur le dessus, clair en dessous. La criniĂšre est raide et reste bien droite. Le bas des pattes peut parfois ĂȘtre zĂ©brĂ©. Il semblerait que sa gĂ©nĂ©tique soit complĂštement sĂ©parĂ©e de celle du cheval. Il n’aurait pas vraiment Ă©voluĂ© depuis l’époque des dinosaures ! Depuis le van, nous croisons plusieurs groupes avec la lumiĂšre du jour diminuant. Ils n’ont pas l’air d’avoir peur de nous. Les repas servis au camp ne nous surprennent plus, toujours trĂšs savoureux. Elle est loin l’inquiĂ©tude culinaire ! Les desserts sont nouveaux cette fois ci : glaces et yaourts au menu ! En allant se coucher, on rigole bien quand Đ„ŃƒŃ€Đ»Đ”Đ” se rend compte qu’il a laissĂ© la fenĂȘtre de la chambre ouverte. Dehors, le vent s’est levĂ© et la neige tombe en flocons secs.


Le lendemain nous partons Ă  travers les montagnes sans guide ni chauffeur. Il y a du vent et des rayons de soleil entre les nuages. On croise notre premier groupe de cerfs assez tĂŽt, en haut d’une crĂȘte. Ils sont une dizaine et s’enfuient vite. Un deuxiĂšme groupe nous observe longtemps avant de partir. Un troisiĂšme semble trop paisible pour bouger... les cerfs sont alors chassĂ©s par une horde de Przewalski sauvages qui dĂ©valent la pente au galop. On se sent loin du monde, en plein dans la nature sauvage. La forĂȘt de bouleaux visiblement cassĂ©s par le vent et les roches biscornues participent au caractĂšre fantastique du moment. Dans une autre vallĂ©e, c’est plus d’une centaine de cerfs que l’on voit se dĂ©placer vers la riviĂšre en grande partie gelĂ©e. Ils dĂ©talent Ă  notre vue dans un immense nuage de poussiĂšre. Un cavalier dĂ©place un troupeau de moutons et de chevaux. Le vent nous fouette le visage avant que ce soit la neige qui nous rejoigne. On a froid, mais qu’est-ce qu’on est heureux ! Le thĂ© et le feu de la yourte seront quand mĂȘme d’un grand rĂ©confort aprĂšs ces 15 km en pleine nature.





Le dernier campement se trouve de l’autre cĂŽtĂ© de la capitale. Il nous faut donc traverser la zone urbaine et ses embouteillages. En chemin, on s’arrĂȘte pour discuter avec un Ă©leveur de rapaces. Et par la mĂȘme occasion, pour quelques tugriks, en porter un sur le bras. MĂ©dy choisi le plus gros des trois, le vautour. Ses ailes font plus de 2 m d’envergure une fois dĂ©ployĂ©es. C’était l’une des seules pauses « tourisme bateau » du sĂ©jour. AprĂšs quoi, on finit la route vers le parc йДрДлж (Terelj) au nord-est de UB. Le camp БуĐČэĐčт (Buveit) est nichĂ© dans une vallĂ©e contre la roche. Comme les prĂ©cĂ©dentes, les montagnes sont faites de granite. Mais ici, les formes sont plus originales et marquĂ©es. Notre yourte est donc aux pieds d’un soldat mongol endormi avec son casque sur la tĂȘte. Plus loin, un hippopotame prĂ©sente une belle dentition. Le plus beau rocher reste quand mĂȘme la belle tortue. Seule dans une vallĂ©e oĂč s’est arrĂȘtĂ©e une riviĂšre gelĂ©e entourĂ©e d’arbres et buissons.





Dans cette derniĂšre vallĂ©e, nous restons trois nuits. Et donc, deux jours entiers plus une demie journĂ©e. Les repas sont servis dans une immense yourte pouvant accueillir une trentaine de convives. Le poĂȘle n’est pas en reste pour chauffer un tel volume. Sur place, l’équipe est rĂ©duite. Un monsieur et sa fille font tourner la maison Ă  eux deux. Lui s’occupe des travaux et du feu. Elle est en cuisine et gĂšre la yourte restaurant, feu inclus. Les bĂ»ches qu’elle y ajoute sont parfois si Ă©normes qu’elles touchent les paroies du poĂȘle, les faisant rougir de chaleur. À nouveau, les repas prĂ©parĂ©s sont copieux et savoureux. La seule diffĂ©rence ici, c’est que les lĂ©gumes proviennent du jardin de la sociĂ©tĂ©. Le poĂȘle de notre yourte est quant Ă  lui minuscule comparĂ© aux prĂ©cĂ©dents. Il faut ajouter du bois bien plus rĂ©guliĂšrement pour conserver la chaleur dans l’habitation. Pas de soucis, une batisse en bois a Ă©tĂ© dĂ©truite pour y construire une piscine Ă  la place. Il y a donc une grande quantitĂ© de bois Ă  dispo. Petite pensĂ©e Ă  feu (!) la cabane du fond du jardin des parents d’Estelle !



La premiĂšre journĂ©e et demie dans le parc ĐąĐ”рДлж est pour nous l’occasion d’aller se promener. On marche dans les environs du campement. Ici aussi quelques ĐŸĐłĐŸĐŸ ponctuent les sommets et forĂȘts. Certains sont mĂȘme ornĂ©s des banniĂšres de paix ou de guerre emblĂ©matiques du pays depuis des siĂšcles. Nous visitons Ă©galement un temple disponible pour les personnes souhaitant venir mĂ©diter. Le cadre est paisible. La dĂ©esse des lieux est celle de la compassion. Un petit abris de pierres accueille la sculpture d’un ermite renommĂ© devenu tout vert Ă  force de manger de la mousse. C’est vraiment adaptĂ© Ă  l’apprĂ©ciation du silence. On imagine pourtant qu’en Ă©tĂ© les lieux ne doivent pas ĂȘtre si tranquilles. Il semble que des loups rĂŽdent dans les environs du camp. Nous partons une ou deux fois Ă  leur recherche sans autre rĂ©sultat que l’observation de quelques empreintes qui pourraient ĂȘtre celles de chiens ou renards.




Lors du dernier jour dans le parc, la tempĂ©rature doit ĂȘtre plus douce. La maximale est prĂ©vue Ă  -3 degrĂ©s ce qui devrait rendre une sortie Ă©questre praticable. Nous partons donc avec nos pic-nic dans le sac pour une journĂ©e Ă  cheval. La premiĂšre montĂ©e se fait encordĂ©s avec le guide. La monture de MĂ©dy ne semble pas trĂšs sauvage, il peut chevaucher seul de son cĂŽtĂ©. La monture d’Estelle, elle, aimerait bien se dĂ©gourdir les pattes plus souvent. Elle est donc maintenue proche de Đ“Đ°ĐœĐ°Đ° (Gana) le guide. Sur le chemin, nous nous arrĂȘtons une premiĂšre fois chez un de ses amis. Il est nomade et sa yourte est installĂ©e proche de celle de sa mĂšre. 97 ans apparemment, elle ne les fait pas du tout. Ils rigolent bien puis nous repartons en direction de la vallĂ©e de la riviĂšre йуул (Tuul) qui traverse ĐŁĐ»Đ°Đ°ĐœĐ±Đ°Đ°Ń‚Đ°Ń€ Ă  quelques dizaines de kilomĂštres de lĂ . AprĂšs avoir croisĂ© quelques troupeaux, nous partons en direction des bois bordant la riviĂšre. Pour un repas rĂ©ussi dans ce climat un peu frais, rien de mieux d’un feu de camp ! On collecte ainsi quelques branches mortes et les flammes s’envolent. Il fait chaud, c’est le pied ! L’un des deux chiens qui nous suit tout au long de la ballade respecte quand mĂȘme une distance de sĂ©curitĂ© avec la source de chaleur. Les chevaux non-plus n’aime pas trop cette source de chaleur pas trĂšs naturelle. AprĂšs le bon repas, notre guide s’allonge par terre proche du feu. MĂ©dy fait pareil. MalgrĂ© la distance avec les flammes, le sol est trĂšs chaud. La fourrure synthĂ©tique du manteau en prend un coup... Il est temps de boire un thĂ© chaud. Direction le campement du frĂšre de notre guide. On nous y sert un bon milk-tea mongol qui fait du bien. Un chiot nous aboie dessus comme un fou. Estelle s’éloigne, on n’est jamais trop prudente ! MĂ©dy s’approche, un nuage de poussiĂšre s’élĂšve quand l’apprenti molosse tourne Ă  toute allure pour s’amuser. La route est encore longue pour rentrer Ă  notre camp. On grimpe les montagnes enneigĂ©es. Notre chemin croise les Ă©normes traces de pattes d’un loup qui semble gigantesque. On suit sa piste mais l’animal est invisible, il nous surveille peut-ĂȘtre... Quand la pente se fait trop forte, nous descendons de nos montures pour continuer Ă  pieds. On serpente dans la forĂȘt de bouleaux. C’est comme si aucune civilisation n’existait. Seulement les arbres, la montagne et nous avec nos beaux chevaux qui commencent Ă  transpirer ! La descente se fait Ă  pieds Ă©galement. Estelle et Đ“Đ°ĐœĐ°Đ° sont obligĂ©s d’attendre MĂ©dy et son ami. Ce dernier est plus que prudent et souhaite une Ă©valuation exhaustive des chemins possibles. Cela prend ainsi plus de temps de s’arrĂȘter Ă  chaque rocher, chaque tronc d’arbre et chaque virage ! Accessoirement, une pause pipi et une belle herbe Ă  brouter mĂ©ritent aussi un arrĂȘt. Nous terminons les derniers mĂštres de la plaine au galop. Ce fut une journĂ©e inoubliable !


MalgrĂ© les courbatures et la fatigue, Estelle gagne aux osselets la course Ă  cheval, MĂ©dy gagne au jeu d’adresse. Notre guide qui avait tout gagnĂ© 2 jours avant a l’air fiĂšre de nous :) C’est notre derniĂšre nuit en yourte, sĂ»rement avant bien longtemps. Le soir, MĂ©dy se charge de raviver les flammes. Un peu trop enthousiaste, le feu est si puissant que des flammes dĂ©passent la cheminĂ©e d’environ 50 cm ! Le conduit est entiĂšrement rouge. Le matin, pour qu’Estelle accepte de sortir des duvets et couvertures, MĂ©dy rĂ©chauffe l’ambiance avec un bon feu de bois. Difficile de mettre nos bagages dans le coffre de notre dernier vĂ©hicule (Ă©change de vĂ©hicule obligĂ© car le van n’est pas immatriculĂ© pour circuler le vendredi dans la capitale) : le coffre de la Toyota Prius derniĂšre gĂ©nĂ©ration est gelĂ© ! Au moment de dire au revoir Ă  nos hĂŽtes, le chef du feu profite d’avoir la main d’Estelle dans la sienne pour l’embarquer avec lui. Son sourire est si malicieux. Cela fait rire tout le monde, notre guide explique que c’est parce qu’elle est trop jolie.


Le retour Ă  UB se fait sous le nuage de pollution, on est partagĂ© entre la tristesse du « au revoir » et le bonheur de retrouver internet, une douche, notre lit dans notre chambre chaude. On se dit que le confort de cette pension qui nous a hĂ©bergĂ©s 3 fois nous a permis d’apprĂ©cier pleinement l’arriĂšre pays. AprĂšs le français qui voyage Ă  pieds et en stop, ce sont des amĂ©ricains qui envahissent l’auberge. Ils sont tous volontaires, dispatchĂ©s sur l’ensemble de la Mongolie, pour enseigner l’anglais et la santĂ©. Tandis que l’une vit dans une yourte depuis 4 mois, l’autre se vente de pouvoir chauffer l’eau dans son appartement. Tous ont l’air heureux de ce qu’ils font, mais aussi de se retrouver !


La suite du voyage se dĂ©roule en Russie. Samedi 1er dĂ©cembre, il est temps d’embarquer Ă  nouveau dans le transmongolien qui se transformera en transsibĂ©rien Ă  ĐŁĐ»Đ°Đœ-УЮэ (Oulan-Oude) aprĂšs avoir traversĂ© la frontiĂšre.

2 commentaires:

Unknown a dit


Trop bien ! Encore de belles aventures ;)
Qu'est ce qu'elle est Belle ma soeur sur les photos ! Vous respirez le bonheur ! ❀❀

Aurore a dit


Les images sont magnifiques et votre expérience semble aller aux dela de toutes vos attentes. C'est vraiment génial. Profitez en bien !!